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avec l’auteur des Trois Contemporains – rédigeant ainsi un envoi à son intention : « À Eugène<br />

Demolder / Somptueux auteur de plusieurs beaux livres 1 » en s’inspirant du compte rendu de La<br />

Mort aux berceaux rédigé par Gustave Kahn dans La Revue blanche en 1899 : « M. Demolder dans<br />

plusieurs beaux livres […] 2 ».<br />

Voir, au sujet du travail sur le pittoresque opéré dans l’écriture, la transformation menée à<br />

bien par Jarry et Demolder, sous la forme d’un livret d’opérette titré Pieter de Delft, du conte<br />

intitulé « La Fortune de Pieter de Delft » que Demolder a publié, avec trois autres contes, dans le<br />

volume Quatuor paru au Mercure de France en 1897 3 .<br />

Le point de vue de Jarry quant à l’œuvre de Demolder était-il exceptionnel parmi ses<br />

confrères critiques, dans son caractère louangeur, la récurrence, extrêmement notable, suivant<br />

laquelle il s’exprime, et sa formulation ? Si Demolder n’est « consacré ni par Le Livre des Masques<br />

de Gourmont, ni par les Portraits du prochain siècle où on attend de voir figurer un écrivain de sa<br />

formation et de sa génération », peut-on pour autant en déduire qu’il semble ne pas avoir eu<br />

« toute la reconnaissance confraternelle qu’on pouvait supposer 4 » ?<br />

Il ne faut pas oublier, ce qui est en soi extrêmement parlant, que parmi les auteurs dont Jarry<br />

rend compte au sein des pages de La Revue blanche, Demolder est celui qui reçoit globalement le<br />

meilleur accueil dans les petites revues avec Paul Adam 5 . Les ouvrages de Demolder étaient en<br />

effet chroniqués avec une récurrence remarquable et un ton le plus souvent louangeur.<br />

— Uniformisation du point de vue critique sur Demolder.<br />

Mais si le jugement concernant l’œuvre de Demolder est loin d’être isolé dans les revues et<br />

qu’il se fait jour d’une façon le plus souvent extrêmement favorable, il est frappant de remarquer<br />

à quel point s’opère une certaine uniformisation du point de vue. Demolder était unanimement et<br />

presque uniquement loué en tant qu’écrivain coloriste, et jamais de façon allusive comme chez<br />

Jarry mais toujours avec force, à grands renforts de métaphores le plus souvent.<br />

Il est nécessaire de dresser un aperçu de la façon dont, au fil des années, a été reçue par les<br />

petites revues mais aussi les journaux l’œuvre de Demolder afin de rendre perceptible cette<br />

uniformisation du regard critique au travers du prisme flou (car il s’agit de souvenirs de tableaux<br />

habitant les critiques et non de références précises contextualisées) de la picturalité.<br />

1<br />

Catalogue de la librairie Elisabeth Brunet, op. cit. (cité dans BESNIER, op. cit.).<br />

2<br />

La Revue blanche, tome XIX, mai-août 1899, Genève, Slatkine Reprints, 1968, p. 233.<br />

3<br />

OC III, p. 3-23.<br />

4<br />

BESNIER, op. cit.<br />

5<br />

Voir en outre, au sujet de la reconnaissance de ses pairs, Claire Callewaert, Eugène Demolder,<br />

Bruxelles, Office de publicité, « collection nationale », 1943, p. 61.<br />

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