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éformistes mais du « rétablissement de la liberté d’accord du participe passé » (nous soulignons), au<br />

mépris de la « tyrannie fantaisiste des pseudo-grammairiens 1 ». Clédat écrit à l’occasion de cet<br />

arrêté ministériel, ceci faisant écho à la remarque de Jarry concernant le livre de Sarcey : « Et la<br />

langue ne perdra rien de son charme lorsqu’on cessera tout à fait de dire « ce n’était pas la<br />

réponse qu’il avait crainte » 2 ».<br />

Remarquons que cette permissivité sera annulée au cours de l’arrêté ministériel du 26 février<br />

1901, après qu’elle aura répandu derrière elle un parfum de scandale.<br />

Ces différents éléments rendent la remarque de Jarry particulièrement perverse : le compte<br />

rendu de Jarry paraissant le 1 er avril 1901 (l’écriture de ce dernier survenant peu de temps après<br />

l’arrêté ministériel du 26 février), sa critique devient de fait valable, mais ne l’était sans doute pas<br />

lorsque ce livre a été publié en 1900 – bien que l’on ne sache pas précisément quel mois ce<br />

troisième volume des Quarante ans de théâtre paraît, et bien évidemment que le texte de Sarcey ait<br />

été écrit à coup sûr avant l’arrêté ministériel, cette dernière remarque devant être tempérée par le<br />

fait que Jarry rend bien ici compte d’un livre : un volume de chroniques accédant par le biais de<br />

cette publication à une forme de primitivité de la parution, même si elles n’auraient pu de fait être<br />

corrigées, pour ce qui est des incorrections, à l’occasion de l’établissement du volume – mais<br />

Adolphe Brisson (voir la note 2) aurait certes pu s’en charger, quand bien même la déférence qui<br />

était la sienne pour Sarcey et l’usage habituel d’un éditeur face à un texte émanant d’un auteur<br />

disparu l’en aient logiquement empêché –, Sarcey mourant en 1899 : il ne s’agit ainsi pas de<br />

chroniques réunies en volume mais bien d’un volume de chroniques.<br />

6. Jarry puise textuellement (nous soulignons) dans ce qu’écrit Sarcey à propos de la Thébaïde, sa<br />

formulation « il n’y entend rien » naissant de la formulation de Sarcey « [o]n serait plus<br />

embarrassé » : « On serait plus embarrassé en face d’une œuvre de Racine. Ses tragédies ne sont pas<br />

faites pour le théâtre ; on y sent, même dans les plus fameuses, des trous insupportables ; c’est un<br />

très bel esprit, qui connaît admirablement le cœur des femmes, qui se plaît à étaler le fruit de ses<br />

observations, et qui a choisi, pour le faire plus commodément la forme du théâtre. Mais ce n’est<br />

pas un écrivain dramatique 3 ».<br />

Remarquons que la façon dont Jarry utilise ici les guillemets est curieuse et en contradiction<br />

avec le reste de son compte rendu (voir les notes 5 et 7). Il aurait dû, en toute logique, soit fermer<br />

les guillemets après « théâtre », soit écrire : « Les tragédies de Racine ne sont pas faites pour le<br />

théâtre : je n’y entends rien ».<br />

1<br />

Clédat, op. cit., p. VIII.<br />

2<br />

Ibid.<br />

3<br />

Francisque Sarcey, op. cit., p. 124.<br />

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