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17. Citation déformée de Messaline : « Phalès, Priape, le dieu de l’amour […] 1 ».<br />

Une phrase notamment témoigne de toute l’importance que revêt Priape : « Où es-tu […],<br />

Priape […] ? […] Ma contemplation est de toi si absolue, mon désir si certain, que je sais que tu<br />

existes quelque part ailleurs que dans le suint de l’étable ou la parure morte des femmes. 2 »<br />

18. Jarry synthétise le passage suivant du chapitre II intitulé « Entre Vénus et le chien » de la<br />

première partie : « PHALLUS manque. Ce devait être, prolongeant d’une gemme travaillée<br />

quelque épingle, la précieuse miniature de la grande enseigne du lupanar de Suburre. Mais sa<br />

maîtresse et très humble adoratrice l’a rageusement piétiné […] quand elle s’est souvenue, comme<br />

d’un cauchemar, de l’hallucination de la fuite de la monstrueuse image […] 3 ».<br />

Il fait référence aussi au premier chapitre intitulé « La maison du bonheur » de la première<br />

partie : « L’emblème animal et divin, le grand Phallus en bois de figuier est cloué sur le linteau,<br />

comme un oiseau de nuit contre une grange ou un dieu au fronton d’un temple. Ses ailes sont<br />

deux lanternes de vessie jaune. Sa tête est fardée de vermillon comme la propre face de Jupiter<br />

Capitolin. 4 »<br />

19. En réalité, il s’agit d’un seul mime : Mnester.<br />

20. Jarry fait référence au chapitre VII intitulé « Il dansait quelquefois la nuit » de la première<br />

partie 5 .<br />

Remarquons que Jarry manifeste ici encore, de façon resserrée par le biais de ce prière<br />

d’insérer, la volonté qui cherche à se faire jour à travers toute son œuvre de faire en sorte que<br />

l’homme seul puisse, ne serait-ce qu’au travers de la fiction, être à même de modifier le cours de<br />

la mécanique céleste voulue imparable et considérée communément comme, certes, image<br />

antique de la fatalité mais également, en cette fin-de-siècle marquée par une déferlante de<br />

découvertes scientifiques, comme image de l’infini, source alors d’angoisse inépuisable pour<br />

l’homme qui ne peut que s’extraire de tout humanisme possible.<br />

Cette idée de la toute-puissance possible de l’homme sur ce qui pourtant n’a scientifiquement<br />

pas la possibilité de subir une influence, quelle qu’elle soit, est fondamentale dans l’œuvre de<br />

l’auteur du Surmâle. Si elle s’est donnée cours notamment dans Messaline, le fait que Jarry la<br />

retienne dans l’espace très court qui est alloué à son prière d’insérer fait hautement sens car cela<br />

1 Jarry, Messaline : roman de l’ancienne Rome suivi de Madrigal, édition de Thieri Foulc, Losfeld, 1977,<br />

p. 118.<br />

2 OC II, p. 87.<br />

3 Id., p. 85.<br />

4 Id., p. 76-77.<br />

5 Id., p. 107-115.<br />

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