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La façon suivant laquelle Jarry restitue sans détours l’érotisme imprégnant tout le recueil de<br />

Verlaine est, en outre, à mettre en parallèle avec un passage de sa chronique « Conteurs et poètes<br />

galants » : « Le besoin d’écrire des récits ou des poèmes érotiques est, chez les auteurs profanes,<br />

une des formes de la pudeur […] ».<br />

Pour finir, ce compte rendu de Jarry est à replacer dans le goût pour l’érotisme qui fut une<br />

« composante essentielle 1 » de La Revue blanche. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, « Romain<br />

Coolus, admiré de Léon Blum, donn[e] en décembre 1891 [à la revue] une série de poèmes sous<br />

l’intitulé « Sexualités » 2 ».<br />

17. Parallèlement contient 109 lithographies de Bonnard, imprimées à la presse à bras par Auguste<br />

Clot. Les illustrations furent imprimées en rouge.<br />

Le choix de la lithographie était alors marginal, comme l’exprime Ambroise Vollard : « De<br />

même que Parallèlement, Daphnis n’eut, à l’époque, qu’un médiocre succès : on reprochait à ces<br />

deux ouvrages, notamment, d’être illustrés par la lithographie ; le seul mode d’illustration apprécié<br />

par les bibliophiles d’alors était la gravure sur bois. 3 »<br />

Remarquons toutefois que cette édition de Parallèlement n’est pas dénuée totalement de ce<br />

type de gravure puisque les ornements du livre, s’ils ont été dessinés par Bonnard, ont été gravés<br />

sur bois par T. Beltrand (comme le stipule l’achevé d’imprimer).<br />

18. Jarry fait allusion ici au fait que certains dessins sont si épurés et si peu appuyés qu’ils sont à<br />

peine visibles, semblant se perdre presque totalement dans la trame du papier.<br />

Cette expression peut être rapprochée de ce qu’écrit Thadée Natanson dans La Revue blanche<br />

en juin 1895 : « M. Bonnard laisse aller librement la grâce de sa fantaisie légère […] 4 ».<br />

Remarquons que Jarry utilise également le mot « grâce » ailleurs dans son compte rendu,<br />

écrivant : « Pierre Bonnard est le peintre de la grâce […] », ce qui tend à prouver qu’il a pu<br />

s’inspirer de cet article, et ainsi tisser sa filiation, par le biais de ce compte rendu (comme cela est,<br />

du reste, déjà perceptible ailleurs au sein de celui-ci : voir la note 8), avec La Revue blanche, fait qui<br />

doit être d’autant plus mentionné que Jarry, d’ordinaire, n’a de cesse de principalement tisser, de<br />

toutes les manières possibles, une filiation avec Le Mercure de France.<br />

19. Voir notamment Id., p. 59, 92-93, 122-123, 136.<br />

20. Cette remarque peut être mise en parallèle avec une phrase extraite de Le Bonnard que je<br />

propose, 1867-1947 (Genève, P. Cailler, 1951), étude que Thadée Natanson consacre à ce peintre<br />

1<br />

LEROY BERTRAND-SABIANI, p. 212.<br />

2<br />

Ibid.<br />

3<br />

Ambroise Vollard, op. cit., p. 314.<br />

4<br />

La Revue blanche, tome 8, janvier-juin 1895, p. 524.<br />

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