30.06.2013 Views

thèse

thèse

thèse

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

23. Jarry fait allusion au passage suivant : « Et, tout à coup, tandis que la vipère, d’un rampement<br />

lent, frôlait le tas de feuilles, je vis une chose merveilleuse, un des drames les plus surprenants<br />

qu’il soit donné à l’homme de contempler. Les feuilles sèches volèrent à droite et à gauche, et un<br />

gros hérisson dardant ses piquants, allongeant son museau, apparut. Avec une rapidité, un<br />

bondissement d’attaque qu’il eût été impossible d’imaginer aussi lestes chez une bête d’aspect<br />

aussi lourd, le hérisson se précipita sur la vipère […] 1 ».<br />

24. Jarry fait allusion au passage suivant : « Misérable épave de terre, perdue dans ce remous de<br />

mer qu’on appelle l’Iroise, et chaque jour minée par lui, l’île de Sein, par la pauvreté indicible de<br />

son sol et les mœurs primitives de ses habitants, semble au voyageur qui y débarque un pays plus<br />

lointain que les archipels du Pacifique, et plus dépourvu que les atolls des mers du Sud. Et,<br />

pourtant, sur ce sable et ces rocs, ces cailloux et ces galets, vit une population de près de six cents<br />

âmes, disséminées en de sordides hameaux. […] Les femmes, en plus des semences et des<br />

récoltes dont elles ont la charge, et qui se font, comme elles peuvent, à la grâce de la nature,<br />

travaillent aux filets. Lentes, longues et pâles, de persistantes consanguinités les ont affinées<br />

jusqu’à les rendre jolies, mais de cette joliesse morbide que donne la chlorose. Les teints nacrés,<br />

les teints de fleurs étiolées, qui révèlent les pâleurs du sang et les décompositions séreuses, n’y<br />

sont point rares. 2 »<br />

25. Jarry fait probablement référence au passage suivant : « Lorsque, il y a une trentaine<br />

d’années, un homme qui était parti seul depuis longtemps revint au pays avec un chien, ce fut une<br />

épouvante parmi les femmes. Elles crurent que c’était le diable, et se réfugièrent dans l’église en<br />

poussant des cris de détresse. Il fallut que le recteur pratiquât des exorcismes bizarres et trempât<br />

le chien dans l’eau bénite pour qu’elles voulussent bien sortir de l’église, où elles s’étaient<br />

barricadées. 3 »<br />

26. Voir Octave Mirbeau, Les vingt et un jours d’un neurasthénique, E. Fasquelle, 1901, p. 368-373 et<br />

plus particulièrement Id., p. 370-373.<br />

27. Le Journal d’une femme de chambre est un roman d’Octave Mirbeau, paru chez Fasquelle en<br />

juillet 1900.<br />

Jarry a lu soit la première version qui a été publiée dans L’Écho de Paris du 20 octobre 1891<br />

au 26 avril 1892, soit, plus vraisemblablement, la seconde, fortement remaniée, qui a paru elle<br />

1 Octave Mirbeau, op. cit., p. 121.<br />

2 Id., p. 269-270.<br />

3 Id., p. 271.<br />

1126

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!