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de lecture exprimée à deux, fût-ce dans la distance, concernant les romans qu’ils chroniquent l’un<br />

et l’autre, même si les comptes rendus paraissent parfois avec quelque distance dans les deux<br />

revues.<br />

En tous les cas, elles témoignent d’une façon qu’ont l’amitié et l’admiration réciproques (au<br />

sujet de la façon extrêmement louangeuse suivant laquelle Jarry percevait l’œuvre de Rachilde,<br />

voir notamment sa chronique « L’art de mourir ») de se transmuer jusqu’en la pratique de<br />

l’écriture du compte rendu, il est vrai tellement récurrente pour Rachilde qu’elle se confondait<br />

jusqu’à un certain point avec sa quotidienneté – et Jarry était indubitablement part de cette<br />

dernière.<br />

Il faut remarquer en outre que l’on n’a pas connaissance d’allusions « adressées » par<br />

Rachilde à d’autres auteurs dans ses comptes rendus ; aussi faut-il mettre en avant l’importance de<br />

cette pratique et la façon dont cela fait sens quant à une forme de dialogue, d’intérêt et<br />

d’admiration constants pour Jarry, étant donné de plus la matière romanesque pléthorique avec<br />

laquelle Rachilde devait composer chaque mois pour remplir sa rubrique des « Romans ».<br />

— Nature de ces signes ?<br />

Mais de quelles allusions s’agit-il exactement, en ce qui concerne le second compte rendu,<br />

soit celui de Thérèse Degaudy, puisque c’est celui qui nous occupe présentement ?<br />

Rachilde présente implicitement Rosny dans ce numéro de mars du Mercure de France 1 comme<br />

un « amateur de paradoxes », donnant à ce tandem auctorial la figure d’un seul auteur, ainsi qu’il<br />

était d’usage alors de le faire.<br />

Or, Marcueil est présenté dans Le Surmâle véritablement comme un amateur de paradoxes.<br />

Jarry écrit par exemple : « […] Marcueil, qui décidément – sauf quand il s’amusait à énoncer<br />

quelque théorème paradoxal – pratiquait le neutre [...] 2 », et la lettre que ce Surmâle adresse au<br />

docteur Bathybius contient ces mots : « Ne m’en voulez plus de mes « paradoxes » : l’Indien est<br />

trouvé. 3 »<br />

Remarquons que Rachilde venait sans doute de lire Le Surmâle, non pas sous forme de<br />

volume puisque ce roman paraît aux éditions de la Revue blanche en mai 1902 mais sous forme<br />

de manuscrit que Jarry n’a pu manquer de lui faire parvenir, tant son désir d’être lu par elle (plus<br />

que par quiconque, semble-t-il) était criant, ainsi qu’en témoigne la lettre qu’il lui adresse dès mai<br />

1 Voir Le Mercure de France, n° 147, tome XLI, mars 1902, p. 774.<br />

2 OC II, p. 204.<br />

3 Id., p. 233.<br />

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