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caractérise les noms d’agents 1 », – « naissance » venant bien du latin « nascentia ; de nascens,<br />

naissant 2 ».<br />

17. Jarry modifie « Spinoza » en « Spinosa ». Baruch Spinoza, également connu sous les noms<br />

de Bento de Espinosa ou Benedictus de Spinoza (1632-1677), mais jamais de « Spinosa », est un<br />

philosophe néerlandais. C’est vraisemblablement une coquille.<br />

18.<br />

— Jarry face à Spinoza.<br />

Jarry fait allusion à L’Éthique (publié en 1677).<br />

Il ne s’attache ici qu’à la « lettre » du texte spinozien : « nature naturante » et « nature<br />

naturée », au mépris du sens que Spinoza donne à ces deux expressions, dans la scolie de la<br />

proposition XXIX de la première partie de son livre : « J’appelle […] nature naturante ce qui est en<br />

soi et ce qui est conçu par soi, c’est-à-dire, les attributs de la substance qui expriment une essence<br />

éternelle et infinie. C’est Dieu [...] en tant qu’il est considéré comme une cause libre. Par nature<br />

naturée j’entends tout ce qui suit de la nécessité de la nature de Dieu ou de ses attributs »,<br />

autrement dit « tous les modes des attributs de Dieu, en tant qu’ils sont considérés comme des<br />

choses qui sont en Dieu et qui ne sauraient ni exister ni être conçues sans Dieu. 3 »<br />

Remarquons néanmoins que cette définition n’est pas aussi figée que cela car, comme le<br />

remarque Martial Guéroult, « [t]antôt Natura Naturans désigne Dieu créateur, l’esprit divin, […]<br />

et Natura Naturata, l’ensemble de la nature créée ; tantôt Natura Naturans désigne la Nature<br />

universelle elle-même […] 4 ».<br />

Si Jarry cite ces deux concepts, ce n’est pas uniquement parce que la formulation « praeter<br />

naturam » présente dans la préface de Dubois-Desaulle que Jarry reprend lui fait songer<br />

logiquement à ces formulations – en latin, également – de Spinoza, et parce qu’il disserte sur ce<br />

qui est « naturel ». Il faut bien considérer que « [l]’expression de Spinosa n’est qu’un pléonasme »<br />

est une attaque déguisée contre ce philosophe, ramenant deux concepts fondamentaux dans son<br />

œuvre à une simple « [f]igure par laquelle on emploie des mots superflus […] quant au sens 5 ».<br />

Si Jarry condamne de façon sous-jacente ces concepts, c’est parce que la définition qu’en<br />

donne Spinoza conduit celui-ci à rejeter, de fait, « le libre arbitre parce qu’il pose la substance<br />

absolument infinie, parce que la natura naturata, dont l’intelligence et la volonté font partie,<br />

1 Ibid.<br />

2 Id., p. 779.<br />

3 Spinoza, Éthique, « traduction inédite du comte Henri de Boulainvilliers », publiée « avec une<br />

introduction et des notes par F. Colonna d’Istria », A. Colin, 1907, p. 43-44.<br />

4 Martial Guéroult, Spinoza I, Dieu, « Éthique, I », Aubier-Montaigne, 1968, p. 564.<br />

5 GDU, tome 12, p. 1173.<br />

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