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jeu de toutes sortes d’extériorités, où se manifeste non pas tant l’absence du sujet que sa<br />

dispersion, liée à la dispersion des destinataires et à la multiplicité des objets de pensée requis 1 »<br />

par Jarry.<br />

3. 2. Force dispersive à laquelle participent les comptes rendus.<br />

Du reste cette diversité dans les postures d’énonciation qui a donné naissance aux textes<br />

critiques se ressent-elle fortement jusque dans l’écriture de ces derniers : en témoignent<br />

notamment les répétitions qui parcourent l’ensemble, les allusions et renvois à d’autres éléments<br />

du corpus, à des éléments de l’œuvre complète, ou à d’autres œuvres. En ce sens, dans les<br />

comptes rendus, ainsi du reste que dans les chroniques (puisque celles-ci partagent les modalités<br />

d’apparition et d’existence des comptes rendus), « la dispersion, ou plus exactement la force<br />

dispersive, est constitutive de l’œuvre en tant que telle 2 », pour reprendre la formulation de Laurent<br />

Zimmermann à propos de Rimbaud.<br />

Ne pas présenter notre travail sous la forme d’une édition critique et commentée, c’eût été<br />

rendre obligatoirement inapparente cette force dispersive, en la maquillant sous les atours d’un<br />

propos exégétique gommant les répétitions en même temps que ramenant à l’unité l’éclatement<br />

qui pourtant structure paradoxalement l’ensemble des comptes rendus.<br />

Cette force dispersive ne peut être restituée autrement qu’en la donnant à voir (et ressentir)<br />

au travers de ce mode d’édition 3 qui même s’il unifie et thématise par de nombreux aspects un<br />

discours exégétique, fût-il protéiforme, garde néanmoins intact quelque chose de l’éclat de la<br />

répétition, de la persistance appuyée de schèmes, parfois contradictoires, qui se fait jour dans<br />

l’apparent constant renouvellement d’un point de vue critique – qui est en fait sa perpétuation –<br />

ayant trait à des ouvrages exaltant, pour Jarry, le Même.<br />

1 Daniel Oster, « Ce que je pourrais dire de Stéphane Mallarmé », Dir. Bertrand Marchal et Jean-<br />

Luc Steinmetz, Mallarmé ou l’obscurité lumineuse, Hermann, collection Savoir : lettres, 1999, p. 20.<br />

2 Laurent Zimmermann, Rimbaud ou la dispersion, Éditions Cécile Defaut, 2009, p. 10.<br />

3 Aussi notre volonté d’avoir recours à une édition critique et commentée ne découle-t-elle<br />

aucunement (car elle pourrait y voir une forme de justification) du fait qu’un certain nombre de<br />

<strong>thèse</strong>s soutenues ou bien en cours sont des éditions commentées (en le présentant ou non dans<br />

leur titre). Ainsi, pour ce qui de <strong>thèse</strong>s soutenues récemment, l’on se reportera notamment, pour<br />

ce qui est des Lettres Modernes et de la Littérature française, à la <strong>thèse</strong> de Myriam<br />

Barakat intitulée Édition commentée des « Discours politiques et militaires » de François de la Noue (1531-<br />

1591) (Montpellier 3, <strong>thèse</strong> placée sous la direction d’Evelyne Berriot-Salvadore) et à celle de<br />

Radu Suciu titrée La mélancolie en français : édition commentée du Discours des maladies mélancoliques<br />

d’André Du Laurens (1594) (Paris IV, <strong>thèse</strong> placée sous la direction de Patrick Dandrey et Michel<br />

Jeanneret).<br />

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