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mangent et se laissent assommer ainsi que les Suisses, sans s’avancer. Les puces sont les Français<br />

qui sautent et n’ont point d’arrêt, et laissent des marques partout où ils vont, comme on le voit<br />

partout. Les morpions sont les Espagnols qui se sapent en place si bien que si on les peut ôter,<br />

c’est pièce à pièce. Les punaises sont les Italiens qui empuantissent tout de leurs inventions de<br />

danses et belles forfanteries, qui infectent le monde. 1 »<br />

5. Jarry s’inspire ici du GDU : « Chaque mammifère paraît nourrir une espèce particulière de pou<br />

[…] L’homme en a trois ». Les deux premières espèces sont celle « qui vit dans les cheveux, c’est<br />

le pou de tête » et « celle qui préfère les sourcils, les poils des aisselles et des autres parties du<br />

corps, c’est le pou de corps 2 ».<br />

6. Jarry s’inspire précisément du GDU. La troisième espèce de poux est « celle qu’on trouve le<br />

plus souvent dans les poils qui couvrent le pubis (pediculus pubis) ; c’est l’insecte honteux pour<br />

ceux qui se respectent et dont on évite de prononcer le nom vulgaire en bonne compagnie. 3 »<br />

7. Jarry modifie la formulation de Bossuet « bataillons serrés » en « bataillons carrés ».<br />

Ce n’est pas une erreur car Jarry conservera cette nouvelle formulation des années plus tard<br />

dans La Dragonne 4 (voir la fin de la note 8).<br />

8. Jarry fait référence à L’Oraison funèbre de Louis de Bourbon, prince de Condé, premier prince du sang,<br />

discours – prononcé par Bossuet le 10 mars 1687 5 – au cours duquel est évoquée la bataille de<br />

Rocroi : « Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons serrés,<br />

semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient<br />

inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux de toutes parts. »<br />

Jarry se remémore ici très vraisemblablement un souvenir de lecture scolaire (et peut-être<br />

même un souvenir de récitation), car cet extrait précisément du discours de Bossuet se trouve<br />

dans de nombreux manuels. Jarry l’a peut-être découvert dans L. C. Michel, Cours de style, deuxième<br />

partie, leçons et exercices sur la construction de la proposition et de la phrase et sur les qualités et les défauts du<br />

style 6 , ouvrage qui aura une grande diffusion.<br />

1<br />

Heidelberger Jahrbücher der Literatur, volume 51, Heidelberg, januar bis juni 1858, p. 80.<br />

2<br />

GDU, tome 12, p. 1526.<br />

3<br />

Ibid.<br />

4<br />

Voir OC III, p. 475.<br />

5<br />

Dans l’église de Notre-Dame de Paris.<br />

6<br />

Voir C. Michel, Cours de style, deuxième partie, leçons et exercices sur la construction de la proposition et de la<br />

phrase et sur les qualités et les défauts du style, Louis Colas et Cie et Ch. Delagrave et Cie, 1867, p. 61.<br />

Voir aussi (autres sources possibles) MM. Noël et De La Place, Leçons françaises de littérature et de<br />

morale, « nouvelle édition plus complète que toutes celles publiées jusqu’à ce jour contenant un<br />

choix d’articles extraits des 246 meilleurs auteurs français et enrichie d’un grand nombre de notes<br />

explicatives », Bruxelles, Société typographique belge, 1841, p. 17 et J. Jacotot, Enseignement<br />

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