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n’est qu’avec le numéro du 1 er février 1901 que la rubrique intitulée « Spéculations » commencera<br />

véritablement : elle durera jusqu’au dernier numéro de l’année. 1 » Pourquoi Fénéon (très<br />

certainement) a-t-il choisi ce titre de rubrique ?<br />

Est-ce parce que le discours critique de Jarry s’apparente bien parfois à une démarche<br />

spéculative et qu’il n’appartient pas stricto sensu au domaine de la critique, ce qui est manifeste dans<br />

son compte rendu de La Natalité en France en 1900 par exemple et ce que Fénéon a pu sentir<br />

d’emblée (connaissant l’auteur de César-Antechrist), celui-ci permettant en outre à Jarry, par ce<br />

premier choix de titre de rubrique, de laisser libre cours à l’efflorescence d’une certaine<br />

subjectivité dans l’acte critique, l’encourageant ainsi à ne pas évoluer suivant les codifications d’un<br />

genre (seraient-elles protéiformes) mais à s’inscrire dans la mouvance de l’impressionnisme<br />

pratiqué avec constance à La Revue blanche, comme nous l’avons vu, où le terme même de<br />

« critique » est banni.<br />

En outre, est-il significatif que Jarry ait cherché à baptiser du nom même qui avait servi à<br />

recueillir des critiques de livres à La Revue blanche ses chroniques, afin justement de rendre sensible<br />

l’absence de séparation entre ces deux genres pourtant apparemment bien distincts ?<br />

Néanmoins, cette hypo<strong>thèse</strong> ne peut être davantage prise en considération car l’on ne sait en<br />

définitive si ce titre est le fruit de la volonté de Jarry ou si (ce qui serait après tout plus<br />

vraisemblable) c’est Fénéon, secrétaire de rédaction de La Revue blanche, qui l’a choisi pour lui.<br />

En outre, « la fonction de commentaire et de lecture des textes littéraires qui est normalement<br />

celle de la critique rend en réalité la situation beaucoup plus complexe et distingue l’œuvre<br />

critique de la chronique à proprement parler 2 ».<br />

1. 4. 3. Principe de séparation entre chroniques et comptes rendus.<br />

Mais cette réalité ne permet pourtant pas d’affirmer que Jarry accordait moins d’importance<br />

aux textes critiques, étant donné qu’il ne voulait pas même, semble-t-il, en sauver certains (ceux<br />

qui auraient pu, en toute logique, lui tenir le plus à cœur) en les publiant avec les chroniques,<br />

d’autant plus que certaines bibliographies évoluent, comme nous l’avons déjà souligné, suivant la<br />

logique propre aux textes spéculatifs.<br />

S’il n’accole pas à son texte spéculatif naissant de sa lecture de Ixion de Fagus le compte rendu<br />

qu’il fait de ce recueil de poèmes, s’il ne réunit pas les textes critiques et spéculatifs se<br />

construisant autour de l’ouvrage de De Quincey, c’est bien semble-t-il parce que pour l’auteur de<br />

1 Id., p. 793.<br />

2 Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, op. cit.<br />

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