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1.<br />

— Jarry antimilitariste ?<br />

Gaston Dubois-Desaulle était rattaché à La Revue blanche (puisqu’il y publia un ouvrage :<br />

Camisards, Peaux de lapins et Cocos, corps disciplinaires de l’armée française et fit paraître des articles au<br />

sein de la revue) et fut un fervent antimilitariste.<br />

Né vers 1875 1 , Dubois-Desaulle fait paraître en 1899 Sous la casaque, notes d’un soldat, chez<br />

Stock. « Ce livre est composé du journal, et de sa correspondance avec sa mère, d’un soldat<br />

envoyé en compagnie disciplinaire en Afrique du nord pour opinions révolutionnaires. 2 » Ce ne<br />

sont pas les « notes d’un soldat » selon La Revue blanche, mais une « aventure arrivée à un jeune<br />

philosophe libertaire qui fut envoyé aux compagnies de discipline à cause de ses idées 3 », de son<br />

intérêt pour la science.<br />

Ce livre peut être rapproché des Jours et les Nuits de Jarry paru deux ans plus tôt, soit en 1897<br />

à la Société du Mercure de France, puisque, comme le résume La Revue blanche, « […] M. Dubois-<br />

Desaulle a vécu en dehors, s’évadant par l’esprit et tentant de s’évader en fait […] 4 ». Selon<br />

Marcel Collière qui rend compte de Sous la casaque pour Le Mercure de France 5 dans la rubrique<br />

« Histoire, sociologie », l’objet de l’ouvrage est de mêler le « long récit des lâchetés, des cruautés,<br />

des hypocrisies, des souffrances de tous genres que l’auteur a vues ou endurées » et des<br />

descriptions pittoresques de paysages africains.<br />

Dubois-Desaulle, qui collabora à La Revue Libertaire (Paris, 5 numéros du 15 décembre 1893<br />

au 20 février 1894), fonde en décembre 1899 le groupe de Propagande antimilitariste de Paris<br />

(première organisation antimilitariste anarchiste), et continue son effort de dénonciation de la<br />

perpétuation de l’existence des bagnes au sein des pages de La Revue blanche, y publiant trois<br />

« articles sur les punitions infligées dans les corps disciplinaires des colonies », « ces articles<br />

décriv[a]nt les punitions en question et montr[a]nt, par des exemples, qu’elles sont souvent<br />

infligées pour des fautes vénielles 6 », ce qui pousse Gustave Kahn à écrire dans La Revue<br />

blanche : « il faut que la campagne continue jusqu’à la suppression de ces bagnes où tout jeune<br />

Français est exposé à être envoyé pour les plus légères peccadilles […] 7 ».<br />

1<br />

Et non en 1873 comme l’indique l’édition Pléiade (OC II, p. 983).<br />

2<br />

BOURRELIER, p. 880.<br />

3<br />

La Revue blanche, tome 19, mai-août 1899, p. 235.<br />

4<br />

Ibid.<br />

5<br />

Le Mercure de France, n° 112-114, tome XXX, avril-juin 1899, p. 472.<br />

6<br />

BOURRELIER, p. 880.<br />

7<br />

La Revue blanche, tome 25, mai-août 1901, p. 395.<br />

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