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sympathisent, il y a toujours rencontre, sans correspondance postale 1 »), du fait de la force peu<br />

commune (même eu égard à l’ensemble de l’œuvre critique de l’auteur de César-Antechrist,<br />

pourtant non avare en formulations élogieuses) de l’éloge que fait Jarry de l’auteur de La Décadence<br />

latine, au sein des deux comptes rendus qu’il rédige de l’ « éthopée » pour La Revue blanche.<br />

Autrement dit, si les raisons d’un tel éloge doivent être longuement recherchées, par le biais<br />

d’une étude fouillée des deux œuvres de laquelle pourront affleurer les correspondances avérées<br />

ou probables entre elles, ce que nous allons nous attacher à faire, c’est parce que Jarry articule cet<br />

éloge à un auteur qui n’était nullement l’un de ses amis, ce qui vaut véritablement comme<br />

exception (au rang desquelles il convient également de citer les frères Rosny, mais l’éloge, en ce<br />

qui concerne Thérèse Degaudy, est alors beaucoup plus atténué), puisque le compte rendu est pour<br />

lui l’occasion le plus souvent soit de développer son goût pour des livres marginaux quant à la<br />

production romanesque courante (mais non quant à l’ordinaire des livres envoyés à la rédaction)<br />

ayant trait aux thèmes qui sollicitent le plus son intérêt (comme les voyages, les sciences, le<br />

mysticisme, mais aussi les questions d’actualité parmi lesquelles il convient de citer le féminisme<br />

et la réforme orthographique), soit de « glorifier » – pour reprendre un terme qu’il cite plusieurs<br />

fois dans sa correspondance au sujet justement de son travail de critique littéraire – l’œuvre de<br />

personnalités qui sont en premier lieu des amis 2 (comme Demolder, Polti, Rachilde, mais aussi<br />

Louise France…), même si l’on peut imaginer que l’amitié a pu se construire également suite à<br />

une admiration et à un intérêt pour une œuvre.<br />

3. 3. 4. 2. Faustroll : creuset de l’amitié.<br />

3. 3. 4. 2. 1. Jarry entièrement tourné vers Le Mercure grâce à Faustroll.<br />

Le travail de critique de Jarry rejoint ainsi en tout point la façon suivant laquelle il érige la<br />

liste des livres pairs 3 au sein de Faustroll, qu’il compose au printemps 1898 au « phalanstère »,<br />

« demeure louée à Corbeil en commun avec les époux Vallette, Pierre Quillard, A. F. Hérold et<br />

Marcel Collière 4 », plongé ainsi, et c’est là le point le plus important, dans la compagnie amicale<br />

de membres influents du Mercure de France.<br />

L’amitié se décline, là encore, jusque dans l’écriture, qui en est le creuset autant que l’écriture<br />

porte, de façon sous-jacente, la trace persistante de l’amitié, persistante car l’auteur de César-<br />

1 OC III, p. 578.<br />

2 Voir, à ce sujet, notamment, BOURRELIER, p. 997 et Henri Béhar, Les Cultures de Jarry, Presses<br />

universitaires de France, collection Écrivains, 1988, p. 177.<br />

3 Voir Ben Fisher, op. cit., p. 8.<br />

4 Henri Béhar, op. cit., p. 244.<br />

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