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manque pas de pittoresque. On remarque au milieu de la rivière, et à une distance d’un mille et<br />

demi, l’île d’Argent, qui est très-boisée [sic] et couverte de pagodes en bon état, depuis sa base<br />

jusqu’à son sommet peu élevé. Cette île, qui contient aussi un petit village, est un but de<br />

pèlerinage […] fréquenté et parait être un lieu charmant […] 1 » ; « Quel charmant endroit que<br />

cette espèce de baie, presque tout à fait entourée de pittoresques collines, et combien elle serait<br />

appréciée si elle était plus à proximité de Shanghaï […] 2 ».<br />

2. 2. 2. Le pittoresque renvoie inéluctablement à la perte.<br />

2. 2. 2. 1. Souvenirs d’un chasseur d’Afrique.<br />

À l’opposé, et c’est ainsi que Jarry l’entend le plus, le pittoresque peut renvoyer à la perte, à la<br />

destruction, à la fin de ce qui n’en finit pas de finir. Dans son compte rendu de la représentation<br />

au Théâtre Antoine du Colonel Chabert de Louis Forest inséré dans La Revue blanche du 1 er mars<br />

1903, Jarry revient à nouveau (voir son compte rendu de l’ouvrage de Chapiseau intitulé Au pays<br />

de l’esclavage), mais en termes plus précis cette fois, sur sa lecture d’ « histoires de voyages pleines<br />

de détails pittoresques », en liens avec l’Afrique donc, puisque c’est l’ouvrage de Chapiseau qui<br />

éveille en Jarry ce souvenir précis de lecture (« Nous avons tous lu il y a si longtemps des histoires<br />

de voyages pleines de détails pittoresques et amusants […] », note-t-il ; le pluriel de Jarry peut<br />

ainsi avoir simplement figure d’hyperbole ; c’est un procédé que Jarry utilise souvent dans ses<br />

comptes rendus, comme cela est sensible tout au long de notre annotation), l’auteur de Messaline<br />

réitérant alors le terme pittoresque, d’où son importance extrême à ses yeux : « On a lu,<br />

notamment, dans les Souvenirs d’un vieux chasseur d’Afrique, une description pittoresque d’une<br />

représentation du Colonel Chabert par des interprètes militaires, de qui la fertilité d’invention avait<br />

improvisé les accessoires : l’or des épaulettes et des galons était simulé par de la paille empruntée<br />

aux bottillons de cavalerie. »<br />

L’édition Pléiade, après avoir indiqué ne pas avoir « pu retrouver le livre cité ici par Jarry »,<br />

signale Bel-Ami de Maupassant comme source possible, le « héros se lan[çant] dans la carrière<br />

journalistique en publiant, aidé par sa maîtresse, un article de souvenirs relatif à l’Algérie, et<br />

intitulé Souvenirs d’un chasseur d’Afrique 3 ».<br />

1 Eugène Buissonnet, Shanghai, Souvenirs de voyages, Amyot éditeur, 1871, p. 203-204.<br />

2 Id., p. 257.<br />

3 OC II, p. 990.<br />

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