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confiance m’honore, ô brahmane. Je prendrai de cette jeune femme les mêmes soins que de ma<br />

propre fille. » Mûladeva se retira, laissant au roi Vâmanasvâmini [sic]. Bon-esprit manda sur-le-<br />

champ la princesse Splendeur-de-lune. « Ma fille, lui dit-il, je te donne pour compagne la jeune<br />

femme que voici ; fais-en ton amie la plus intime ; qu’elle prenne avec toi ses repas ; enfin qu’elle<br />

ne te quitte jamais, pas même au lit. – J’obéirai, mon père, » dit Splendeur-de-lune. Et elle<br />

emmena Vâmanasvâminî dans son appartement. La nuit, couchées, toutes deux, dans le même lit,<br />

elles causaient ensemble. « Princesse, mon amie, demanda Vâmanasvâminî, je t’entends qui<br />

soupires ? es-tu chagrine, et pourquoi ? – Ah, comment ne suis-je pas morte ? Si tu connaissais le<br />

brahmane que j’ai rencontré et que je ne reverrai peut-être de ma vie, tu comprendrais, chère<br />

amie, pourquoi je soupire. » À ces mots, Vâmanasvâminî eut un sourire. « Si je te montre ton<br />

bien-aimé, que me donneras-tu ? – Ah, si tu fais cela, s’écria la princesse, exige de moi tout ce que<br />

tu voudras : je t’obéirai comme la plus humble des esclaves. » Vâmanasvâminî retira la pilule de sa<br />

bouche, et redevint Vâmanasvâmin. Splendeur-de-lune le couvrit de baisers. Et tous deux<br />

connurent les ardeurs de l’amour. Désormais, chaque nuit, Vâmanasvâminî redevint<br />

Vâmanasvâmin. Et, bientôt, la princesse s’aperçut qu’elle était enceinte. Or, il arriva qu’un<br />

ministre voulut traiter le roi et sa maison. Splendeur-de-lune et sa fidèle Vâmanasvâminî ne<br />

manquèrent pas à la fête, et le fils du ministre s’éprit violemment de l’amie de la princesse. Quand<br />

on se fut retiré, le jeune homme dit à son père : « Père, il faut que j’épouse l’amie de la princesse !<br />

– Mon fils, répondit le ministre, tu sais bien que cela est impossible. Elle est déjà mariée. – Eh,<br />

qu’importe ? reprit le fils. Si je ne l’ai pas, je me tuerai. » Le ministre, effrayé, s’en alla trouver le<br />

roi : « Seigneur, dit-il, donne pour femme à mon fils l’amie de ta fille. » Le roi dit : « Il n’y a pas de<br />

loi qui permette de donner l’épouse d’un homme à un autre homme. – Mon pauvre fils mourra<br />

donc, gémit le ministre, et moi, je mourrai de sa mort. » Des courtisans étaient là. Tous se mirent<br />

à pleurer. « Ah, si le ministre meurt, que deviendra le royaume ! » Le roi fit appeler<br />

Vâmanasvâminî. Il lui dit : « Il faut que tu épouses le fils du ministre ! – Seigneur, répondit-elle,<br />

cela est contraire à la loi. Je suis déjà mariée. – Le salut du royaume dépend de ton obéissance !<br />

Sauve le royaume, je t’en prie. » Elle réfléchit un instant, puis elle dit : « Seigneur, si ce mariage<br />

importe au salut du royaume, je le subirai. Mais, aussitôt la cérémonie terminée, le fils du ministre<br />

s’en ira en pèlerinage ; le pèlerinage durera six mois, et je ne coucherai avec mon nouveau mari<br />

qu’à son retour. » Le fils du ministre accepta la condition. Le mariage se fit, et le jeune homme<br />

partit en pèlerinage. Il avait une première femme, avec qui fut mise Vâmanasvâminî. Elles se<br />

prirent d’amitié l’une pour l’autre, et, une nuit qu’elles causaient ensemble, la première femme<br />

dit : « Ah, mon amie, que je te plains. Comme moi, tu es jeune, et, comme moi, tu as quelque<br />

beauté. Et qui sait pourtant combien de temps notre époux t’aimera ? Il est volage plus que<br />

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