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À cette proximité s’ajoute l’intérêt constant qu’il éprouvait pour son œuvre : Jarry écrit dans<br />

l’Almanach de 1899 : « M. Pierre Quillard est l’un de nos plus grands poètes 1 », ce qui nous<br />

renseigne sur le fait qu’il suivait très certainement d’extrêmement près son travail.<br />

S’il ne rend compte d’aucun de ses livres dans La Revue blanche, c’est sans aucun doute parce<br />

que pendant toute la période où Jarry est critique littéraire à La Revue blanche, Quillard ne publie<br />

aucun ouvrage à proprement parler personnel : il publie au Mercure de France en 1900 une<br />

« traduction littérale » des Mimes d’Hérondas, écrit en 1901 la préface d’Abdul-Hamid intime de<br />

Georges Dorys paru chez Stock ; deux articles insérés dans Le Mercure de France (en février et en<br />

juillet 1901) reparaissent séparément (tous deux en 1901) : respectivement « Jean Moréas » et<br />

« Francis Jammes et Charles Guérin » ; enfin, un Cahier de la Quinzaine paraît sous son égide en<br />

1902 avec comme sujet « Pour l’Arménie, mémoire et dossier ».<br />

En outre Quillard a-t-il pu lui parler de son compte rendu, quand bien même il n’y a pas<br />

trace de semblable dialogue ou de rencontre(s) à cette période précisément pouvant occasionner<br />

celui-ci – toujours est-il que, outre le fait que Jarry a pu converser avec lui, de toutes les manières,<br />

dans les locaux du Mercure de France, Quillard a assisté fin novembre à la représentation d’Ubu au<br />

Théâtre des Quat’z’Arts, une « petite scène de Montmartre » où Louise France fut régulièrement<br />

présente 2 , puisqu’il en dresse un compte rendu élogieux et libre dans le numéro du 15 décembre<br />

de La Revue blanche, celui-là même où Jarry fait paraître son compte rendu de l’ouvrage de<br />

Golberg 3 .<br />

Il est probable que Quillard ait assisté à la préparation des représentations d’Ubu au<br />

Quat’z’Arts qui occupa beaucoup Jarry 4 , du moins à la « répétition intime » du 23 novembre (on a<br />

trace d’une invitation envoyée à Paul Valéry pour le prier de s’y rendre 5 ; celle-ci ne fut très<br />

certainement pas isolée) et à celle, générale cette fois, du 27 novembre 6 : ils n’ont pu qu’échanger<br />

à ce moment-là, qui correspondait très précisément à la période supposée au cours de laquelle<br />

Jarry s’est enquis de rendre compte du livre de Golberg.<br />

Cette supposition est rendue très vraisemblable par le fait que Quillard était l’un des plus<br />

proches amis de Jarry, du moins pendant la période du Phalanstère de Corbeil au cours de<br />

laquelle il fut l’un des plus remarquables compagnons. Sa compagnie était surtout chère à Jarry,<br />

peut-on penser, du fait des loisirs qu’ils pratiquaient ensemble : « [Pierre Quillard] s’enorgueillit en<br />

1<br />

OC I, p. 540.<br />

2<br />

Voir BESNIER, p. 469.<br />

3<br />

La Revue blanche, tome 26, septembre-décembre 1901, p. 623.<br />

4<br />

Voir BESNIER, op. cit.<br />

5<br />

Voir OC III, p. 550.<br />

6<br />

Voir l’invitation envoyée à Édouard Julia (OC I, p. 1076).<br />

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