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1. Jarry ajoute la majuscule qui permet que soit mis immédiatement en valeur le genre auquel<br />

appartient Messaline.<br />

2. Ce sous-titre est ajouté par Jarry pour la publication du volume. Il ne figure pas en effet dans<br />

La Revue blanche au cours de la prépublication en feuilletons de ce roman.<br />

Jarry affiche par ce faire doublement sa volonté d’offrir un roman antiquisant puisque le seul<br />

titre est en soi parlant, la figure de Messaline renvoyant alors très communément à l’antiquité,<br />

volonté dont témoigne notamment son utilisation du grec, jusque dans le cours des dialogues,<br />

fussent-ils alors immédiatement traduits (« Claude se mit à parler grec, ce qui était chez lui une<br />

marque de préoccupation, aussi souvent compatissante ou sympathique que sanguinaire […] 1 »).<br />

Fagus écrit ainsi dans « Le Noyé récalcitrant » paru dans Les Marges le 15 janvier 1922 au sujet<br />

de l’écriture de Messaline : « Le tour de force l’amusa : découvrir (ou inventer) l’Antiquité […] 2 ».<br />

3. « Messaline hante la littérature fin de siècle bercée par ce fameux « Et lassata viris, necdum<br />

satiata recessit », souvent abrégé en « lassata sed non satiata ». Il faut sans doute attribuer au « Sed non<br />

satiata » des Fleurs du Mal de Baudelaire une grand part de responsabilité dans cette notoriété. Les<br />

adjectifs « lassata », « lassée », et « satiata », qui présentent le double avantage d’être<br />

compréhensibles même en latin, et de « rimer » grâce à la paronomase, permettent la diffusion<br />

populaire du motif et du mot. 3 »<br />

4. Vers 130 de la sixième des Satires de Juvénal, dont la forme complète est : « Et lassata viris<br />

nec dum satiata recessit ».<br />

Jarry le fait figurer intégralement (avec deux autres vers : ceux le précédant immédiatement)<br />

en épigraphe du tout premier chapitre (intitulé « La maison du bonheur ») de la première partie 4 ,<br />

pour signifier son importance extrême quant à l’écriture du roman.<br />

L’auteur du Surmâle tenait visiblement beaucoup à ce vers puisqu’il le cite de nouveau<br />

intégralement au troisième chapitre (intitulé « C’est une femelle, mais c’est très fort ») du Surmâle 5 .<br />

Il en retient ici la quintessence sémantique (fatiguée… mais non encore rassasiée), cette<br />

rapidité dans l’acte de citer correspondant sans doute à la place impartie, forcément limitée, à ce<br />

prière d’insérer.<br />

1 OC II, p. 93. Voir Id., p. 94.<br />

2 Propos cité dans BESNIER, p. 689.<br />

3 Marie-France David de Palacio, « Messaline ou les séductions de « ce vide, où le néant des dieux<br />

ricane… » », Nonce Casanova, Messaline, Les Éditions Palimpseste, collection Fin-de-siècle, p. 4.<br />

Voir aussi Id., p. 5.<br />

4 Voir OC II, p. 75.<br />

5 Voir Id., p. 206.<br />

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