30.06.2013 Views

thèse

thèse

thèse

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

fût-elle légitime, ne perd-elle pas in fine toute la légitimité qui pourtant la meut ? Là se tient tout le<br />

paradoxe, qui rend la critique de la critique pour le moins risquée.<br />

Ces « coups de patte » de la critique judicatrice sont bien sûr déplorés ailleurs qu’au Mercure de<br />

France, comme à La Revue blanche qui, en octobre 1891, dans la rubrique « Calendrier », note :<br />

« Aux Entretiens, Propos Alternatifs par Henri de Régnier, sur ce problème : Pourquoi débine-t-on<br />

son confrère ? Et d’ingénieuses solutions. 1 »<br />

2. « Glorifier », l’autre nom de la critique jarryque.<br />

2. 1. Le regard juste de Fagus porté sur Jarry.<br />

Il faut ici remarquer que Fagus, qui connaissait très bien Jarry, présente l’auteur de Messaline<br />

dans « Le noyé récalcitrant » comme « le seul écrivain en notre temps qui ne dénigra nul confrère<br />

jamais. 2 »<br />

Par confrère, il faut entendre ici non seulement écrivain, mais également écrivain duquel Jarry<br />

puisse se sentir proche, le sens que donne le GDU de ce terme (« membre d’un même corps,<br />

d’une même association […] 3 ») ne devant pas être oublié.<br />

Ainsi Jarry peut-il écrire dans sa chronique « Littérature » parue dans Le Canard sauvage fin<br />

juillet début août 1903 : « […] Jacques d’Adelsward avait publié, chez Vanier, deux volumes<br />

d’assez méchants vers […] 4 » ou encore dans son compte rendu de Journal d’un anarchiste paru lui<br />

beaucoup plus tôt : « Livre qui tendrait à démontrer que les « ouvriers » anarchistes sont de<br />

mauvais littérateurs […] 5 », sans que l’affirmation de Fagus s’en trouve pour autant brisée.<br />

En outre, il est vrai que semblable propos acerbe fait figure de relative exception dans son<br />

œuvre critique.<br />

Cette assertion de Fagus pourrait passer pour une simple remarque, mais elle est en fait d’une<br />

importance extrême. Il s’agit pour lui, dans cet article, de dresser l’image la plus juste possible de<br />

Jarry tel qu’il a pu le connaître.<br />

En outre chaque remarque a-t-elle de facto sens et valeur accrus, le propre d’un article étant de<br />

se tenir dans une certaine brièveté laquelle apporte à chaque mot un surplus de signification, et<br />

ce, bien évidemment, quand l’article est le fait d’un écrivain et n’est pas vécu par le rédacteur<br />

1 La Revue blanche, tome 1, octobre 1891, p. 220.<br />

2 Propos cité dans BESNIER, p. 686.<br />

3 GDU, tome 4, p. 917.<br />

4 OC II, p. 491.<br />

5 OC I, p. 1013.<br />

174

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!