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qu’il est dans l’impossibilité absolue de modifier. Vous voyez le tableau d’ici. – Un tableau…<br />

vivant ! – Ce sont, en effet, des poses plastiques qui persistent jusqu’à la fin de l’attaque. 1 »<br />

C’est pour cette raison que le sujet est souvent comparé, dans les opuscules scientifiques, à<br />

une « statue 2 » : « les extrémités du sujet cataleptique semblent appartenir à une statue à ressort<br />

dont les membres seraient en cire molle. 3 »<br />

Cette apparence de minéralité coïncidence du reste point par point avec la réalité du ressenti<br />

du sujet : « la cataleptique demeure complètement étrangère aux personnes et aux objets qui<br />

l’entourent. Les facultés mentales et toutes les manifestations de l’entendement et de la pensée,<br />

tous les modes de sensibilité, le tact, la vue, l’ouïe, l’odorat et le goût, sont alors interrompus : [l]a<br />

malade ne parle pas, n’entend pas, ne voit pas, ne sent pas. On peut la pincer, la piquer, la brûler<br />

même, la tourmenter enfin de mille façons différentes : elle se montre entièrement insensible à<br />

toutes les excitations jusqu’à la terminaison spontanée de l’attaque. 4 »<br />

Le dernier point le plus important quant à la définition de la catalepsie concerne ce qui se<br />

produit lors des « restaurations graduelles de la conscience 5 » : « [l]e trait le plus caractéristique du<br />

grand mal c’est que la malade, revenue à elle-même, n’a nulle conscience de son état et ne garde<br />

aucun souvenir de ce qui s’est passé pendant la crise. 6 »<br />

Cette symptomatologie a suffi aux médecins pour dresser le tableau clinique de ce qui était<br />

alors considéré comme une affection nerveuse.<br />

Remarquons que Jarry le renverse dans L’Amour absolu en faisant en sorte que la catalepsie<br />

entraîne, provoquée par Emmanuel, non pas l’absence de parole comme c’est toujours le cas<br />

habituellement 7 mais au contraire une parole dirigée par la volonté du magnétiseur 8 .<br />

13. Sous ce « etc. » se cache l’ « anesthésie 9 ».<br />

L’usage anesthésique de l’éther et du chloroforme se généralise à partir de 1847 10 .<br />

Jarry accordera une importance particulière au chloroforme dans un brouillon concernant le<br />

sixième chapitre de La Dragonne intitulé « Si Monsieur veut », sur lequel il est écrit : « les fils de<br />

1 Li-Taï, op. cit., p. 70.<br />

2 Voir Pierre Janet, op. cit.<br />

3 Li-Taï, op. cit., p. 71.<br />

4 Id., p. 72.<br />

5 Pierre Janet, op. cit.<br />

6 Li-Taï, op. cit.<br />

7 Voir Ibid.<br />

8 Voir OC I, p. 926.<br />

9 Voir le compte rendu de Jacques Brieu paru dans Le Mercure de France, op. cit.<br />

10 Voir Roselyne Rey, Histoire de la douleur, avec la collaboration de la Société française de la<br />

douleur, Éditions de la Découverte, 1993, et surtout la <strong>thèse</strong> de Marie-Jeanne Lavilatte<br />

[dactylographiée], Le Privilège de la puissance : l’anesthésie au service de la chirurgie française (1846-1896), 3<br />

volumes, université Paris I, 1999.<br />

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