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d’attente du compte rendu est irrémédiablement la brièveté et s’il apparaît comme étant long,<br />

c’est qu’il déborde, qu’il est vicié en sa forme pour le lecteur d’une certaine manière, même si<br />

celui-ci ne se le formule pas en ces termes, – aussi le lecteur peut-il, de par sa simple surprise,<br />

mêlée à son questionnement, accorder moins d’importance à ce qui s’y trouve être dit, puisqu’il<br />

va considérer que la longueur en soit fait sens (quant à l’intensité émotionnelle d’un<br />

positionnement exégétique), sans qu’il soit besoin de vraiment lire l’ensemble.<br />

La longueur fait sens (surtout, à cette époque, dans l’espace des petites revues) en ce qu’elle<br />

manifeste l’extrême jovialité ou la haine du commentateur : une telle émotion de lecture est<br />

(prétendument) nécessaire pour arracher le critique aux bornes qu’on lui a assignées tacitement,<br />

autrement dit pour l’arracher à son rôle de critique, et ce afin de lui faire revêtir le rôle d’un<br />

véhicule d’opinion.<br />

En effet, si le critique l’est de profession, il ne saurait faire que ses émotions le détournent de<br />

la forme qui lui est imposée et qui le constitue justement en temps que critique et non par<br />

exemple en tant que polémiste. Aussi peut-on dire que le critique qui se laisse aller à plus de<br />

longueur perd aux yeux du lecteur son rôle de critique (ce terme signifiant, et le pléonasme est ici<br />

nécessaire pour faire affleurer le sens : critique devant rendre compte des ouvrages) et son<br />

propos, pour laudatif qu’il puisse être, perd extrêmement en intensité, car celui-ci apparaît comme<br />

(même paradoxalement) extérieur au compte-rendu, comme s’il ne devait, ainsi, pas être pris<br />

réellement en compte, car ne pouvant plus être reconnu précisément tel un compte rendu, s’étant<br />

éloigné des principes formels qui définissent l’écriture de ce genre tel que mis en pratique au sein<br />

des petites revues.<br />

4. 4. 3. Faiblesse naissant du principe de brièveté.<br />

Cette brièveté, parce qu’imposée et non pas choisie par le commentateur, apparaît aussitôt<br />

comme dotant inéluctablement le propos critique d’un principe de faiblesse, d’insuffisance, qui le<br />

mine irrémédiablement.<br />

Elle pousse le critique à regretter amèrement de ne pouvoir s’étendre plus longuement sur le<br />

sujet et à faire part de son regret. Les exemples de semblables assertions sont extrêmement<br />

nombreux au sein de La Revue blanche, du Mercure de France, ou, dans un sens plus large, des revues<br />

(plus qu’en ce qui concerne la presse).<br />

Constater sur plusieurs lignes, comme c’est souvent le cas, qu’un compte rendu, forcément<br />

bref, ne saurait accueillir une critique digne de ce nom, est toujours paradoxal car la longueur du<br />

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