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puisque c’est la leçon du scientisme global et tout-puissant d’avoir pu considérer que rien<br />

n’échappait à la connaissance. Aussi nombre d’ouvrages portant sur des sujets impromptus<br />

cherchent-ils justement à redoubler cette affirmation, allant chercher la connaissance là où elle<br />

semblerait pourtant ne pas pouvoir se trouver.<br />

4. 6. 3. Raison de l’envoi des ouvrages spéciaux aux rédactions des revues littéraires.<br />

En second lieu, ces ouvrages occupent véritablement l’espace des petites revues dites<br />

littéraires comme La Revue blanche ou Le Mercure de France puisqu’ils occupent l’espace de la<br />

rédaction, étant très régulièrement et en nombre envoyés à leur siège, – et il est manifeste que les<br />

ouvrages dont rendent compte les contributeurs sont tous choisis dans cet arrivage massif.<br />

La constance de cet envoi est due à l’audience qu’ont ces deux revues, de plus en plus<br />

notable. Henri Avenel écrit ainsi en 1901 que La Revue blanche est « un des périodiques les plus lus<br />

de l’Europe littéraire 1 ». Cette audience implique un lectorat conséquent de personnes émanant de<br />

tous horizons que les éditeurs, quels que soient les ouvrages qu’ils font paraître, cherchent à<br />

toucher ; d’où l’envoi de services de presse à la rédaction du Mercure de France ou à celle de La<br />

Revue blanche, par des éditeurs ne s’impliquant nullement dans le domaine de la littérature.<br />

C’est en outre pour cette raison que les revues rendent compte d’ouvrages qui outrepassent<br />

strictement d’une part leur champ de compétences et d’autre part leurs affinités et leur visée<br />

affichées, même si par ailleurs l’on ne peut pas affirmer en bloc que La Revue blanche ou Le Mercure<br />

de France soient des revues spécifiquement littéraires : avec Le Mercure de France il s’agit d’une revue<br />

de plus en plus ouvertement encyclopédique, comme nous l’avons souligné, et La Revue blanche<br />

s’attache à publier des articles de fond sur des sujets épineux, tout empreints d’érudition, en<br />

faisant appel à des spécialistes, affirmant également une volonté d’ouverture sur le savoir dans sa<br />

diversité, sa pluralité mais également dans sa précision de laquelle il ne saurait être séparé sans<br />

abdiquer justement son statut de savoir.<br />

L’Ermitage, autre petite revue dite littéraire, avoue par exemple dès 1890 : « L’Ermitage, malgré<br />

ses goûts littéraires, ne se désintéresse pas des questions sociales. 2 » Cette revue reconnaît ainsi<br />

« compte[r] parmi ses lecteurs beaucoup d’hommes de loi, de philosophes et de simples curieux<br />

d’esprit 3 ». Or, tel ouvrage est jugé ne pouvoir « passer inaperç[u] ; toute personne qui se pique de<br />

1 Henri Avenel, op. cit., p. 384.<br />

2 L’Ermitage, volume 1, juillet-décembre 1890, p. 495.<br />

3 Id., p. 496.<br />

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