30.06.2013 Views

thèse

thèse

thèse

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Or, Dumur affirme son refus, qu’il rend logique, de reproduire la formule (voir la note 35).<br />

Ce choix est cohérent avec la démarche critique de Dumur, celui-ci n’utilisant pour son long<br />

commentaire que deux citations, courtes, intégrées dans la phrase et correctement délimitées.<br />

Dumur écrit par exemple : « M Danville démontre que c’est au contraire « dans l’évolution<br />

phylogénique normale de l’instinct sexuel que doit être recherchée la genèse de l’amour » 1 ».<br />

Jarry se rapproche de cette démarche normative du critique du Mercure de France quand il<br />

écrit dans son compte rendu : « M. Ribot, dit par écrit M. Danville, décrit le cas du transfert dans<br />

les termes suivants : « Sous sa forme la plus générale – car son mécanisme n’est pas toujours le<br />

même. » »<br />

Ce qui est révélateur, c’est que l’auteur de Messaline rature aussitôt cette phrase, et choisit de<br />

reproduire d’abord la formule, in extenso. C’est ensuite seulement qu’il reprend l’idée énoncée :<br />

« Voici en outre, selon M. Danville, l’adaptation à la Psychologie de l’amour de la loi du transfert<br />

des sentiments. « M. Ribot, rappelle-t-il, décrit ce cas dans les termes suivants : Sous sa forme la<br />

plus générale – car son mécanisme n’est pas toujours le même – », Jarry ne fermant pas alors les<br />

guillemets mais choisissant de faire durer, considérablement, inconsidérément diront certains,<br />

parmi lesquels ne pouvait que faire partie Dumur, la citation : celle-ci équivaut à plusieurs pages<br />

du livre (Jarry donne lui-même les pages : « (pp. 174-176) »).<br />

La longueur des citations choisies par Jarry est très inhabituelle si l’on prend en considération<br />

l’ensemble des contributions critiques ayant trait aux ouvrages scientifiques qui sont publiées dans<br />

La Revue blanche ou au sein du Mercure de France, ou même l’ensemble de celles, insérées dans ces<br />

deux revues, qui ont trait aux ouvrages littéraires (Alfred Vallette dans son compte rendu publié<br />

au sein du Mercure de France en 1891 de l’ouvrage de Daniel de Venancourt intitulé Les Adolescents<br />

paru chez Vanier « regrette [ainsi] de ne pouvoir citer de plus longs passages… 2 »), exception faite<br />

toutefois, et cela doit être signalé, de bibliographies concernant des recueils de poèmes, qui,<br />

parfois, se composent presque totalement d’extraits (ainsi, en 1895, dans Le Mercure de France, le<br />

compte rendu de Paul Fort de Domaine de Fée, « poème » de Gustave Kahn – édition de la Société<br />

Nouvelle – est presque uniquement composé de citations 3 ) – mais il est vrai alors qu’il ne s’agit<br />

pas pour le critique d’offrir une glose précise donnant à comprendre l’ouvrage tout en dégageant<br />

son intérêt et ainsi sa légitimité, mais qu’il s’agit de faire exister le recueil de poèmes qui est<br />

chroniqué, la citation se révélant être le seul moyen de rendre perceptible le style propre au livre<br />

de vers, et ainsi sa possible beauté et/ou originalité, en somme les deux principaux critères<br />

d’appréciation revenant sans cesse sous la plume des critiques en ce qui concerne ce genre.<br />

1 Ibid.<br />

2 Le Mercure de France, n° 13-18, tome II, janvier-juin 1891, p. 312.<br />

3 Le Mercure de France, n° 64-66, tome XIV, avril-juin 1895, p. 111.<br />

737

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!