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Si le livre de Walras que chronique Jarry se situe, quant à lui, sans doute possible, comme du<br />

reste la communication d’Apéry, à l’opposé des entreprises vulgarisatrices, c’est pour deux<br />

raisons.<br />

La première tient à la spécialisation de son discours, alors que les ouvrages de vulgarisation<br />

ont le plus souvent pour objet de dresser une vision globale qui globalise encore le discours en<br />

énonçant sans cesse des liens entre les notions énoncées de façon simplifiée et la quotidienneté<br />

du lecteur par de possibles expérimentations pratiques qui ont lieu, le plus souvent, au travers du<br />

seul regard, sans effort préalable (sans que soient élaborées ces expérimentations, le monde entier<br />

devenant un champ d’expérimentation exploré et mis en effectivité par le seul fait de vivre),<br />

simplement du fait de la façon dont celui-ci, fort d’un savoir qui peut le sous-tendre, peut se<br />

préciser ; du reste, comme l’ensemble des revues ou journaux, La Revue blanche cherchera à<br />

s’inscrire dans cette mouvance propre à la jonction du scientisme et de la démocratie, au travers<br />

notamment de la rubrique que Charles Henry rédige, intitulée : « À travers les sciences et<br />

l’industrie », sur « les applications de la science à la société 1 ».<br />

Comme l’écrit Jules de Gaultier dans La Revue blanche en 1898 dans son compte rendu<br />

d’Études d’économie politique appliquée. Théorie de la production de la richesse sociale (F. Pichon), Walras<br />

« est de ces esprits philosophiques qui ressentent la nécessité de situer exactement la science qu’ils<br />

étudient parmi l’ensemble des objets de connaissance. Cette exacte détermination, précédée d’une<br />

vue générale sur le domaine de l’esprit, tout en circonscrivant leur tâche, lui confère une ampleur<br />

qu’on ne saurait contester, par la relation qu’elle précise entre une science particulière et toutes les<br />

autres. 2 »<br />

La seconde raison tient à la complexité inhérente au propos scientifique : Jarry rend compte<br />

avec les Éléments d’économie politique pure d’un ouvrage extrêmement ardu, notamment d’un point de<br />

vue mathématique.<br />

Comme l’avance la Revue encyclopédique : « dans ses Éléments d’économie politique pure, [Walras]<br />

développait dans la forme purement mathématique des formules de calcul intégral vraiment<br />

suggestives, quoique difficiles à suivre pour le commun des économistes eux-mêmes. 3 »<br />

La Revue critique d’histoire et de littérature, pourtant constituée de savants, parle quant à elle d’un<br />

autre livre de Léon Walras auquel Jarry fait référence dans son compte rendu de Eléments<br />

d’économie politique pure sans le mentionner, à savoir Études d’économie sociale (Théorie de la répartition de<br />

1 BOURRELIER, p. 326. Voir Ibid. pour des explications à ce sujet.<br />

2 La Revue blanche, tome 17, septembre-décembre 1898, p. 636.<br />

3 Revue encyclopédique, n° 279-330, tome IX, 1899, p. 137.<br />

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