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Fort entretient des liens étroits avec les poèmes qu’il écrit autour des aquarelles de Munthe,<br />

celles-ci étant bien regroupées sous l’appellation Contes de fées.<br />

Rendant compte de l’ouvrage de Fort, Jarry déforme le propos de l’auteur dans le sens qu’il<br />

veut lui donner, ou plus exactement dans le sens qu’il veut lui donner pour sa conscience créatrice, et<br />

ne retient que ce qui est propre à éveiller son intérêt singulier (après que cela même a été<br />

recomposé par son regard déformateur).<br />

En somme, il ne parle que de lui-même, de la façon dont l’œuvre répond à ses aspirations,<br />

goûts, intérêts profonds ou immédiats, et non de Paul Fort, de la singularité propre à ce poète, ou<br />

de l’univers que décline sa poésie. Il cherche unanimement et uniquement à faire exister son moi<br />

– et il faut avoir présente à l’esprit la définition qu’en donne Lévinas : « [l]e moi, ce n’est pas un<br />

être qui reste toujours le même, mais l’être dont l’exister consiste à s’identifier, à retrouver son<br />

identité à travers tout ce qui lui arrive. Il est l’identité par excellence, l’œuvre originelle de<br />

l’identification. 1 »<br />

1 Emmanuel Lévinas, Totalité et infini, Essai sur l’extériorité, Librairie générale française, collection Le<br />

Livre de poche, Biblio essais, 1990, p. 25.<br />

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