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Mais le plus important à signaler est que Jarry écrit d’abord « le lapidaire » avant de corriger<br />

cette formulation en « l’érudit lapidaire 2 », c’est dire toute l’importance qu’il donne à ce mot, en ce<br />

qui concerne Polti, le rajoutant à son évocation in fine afin que celle-ci soit la plus précise possible<br />

quant à l’idée qu’il se fait de cet auteur et qui manifeste une belle unité au fil du temps puisque<br />

Jarry évoque déjà cette érudition dans ce compte rendu de Timidité de Shakespeare paru le 15<br />

novembre 1900, la plaquette intitulée Albert Samain paraissant quant à elle le 10 mai 1907 3 .<br />

En outre, Jarry confère une grande importance à ce terme dans l’absolu, ainsi que l’ensemble<br />

de notre annotation le montre, cherchant ainsi à combattre les préceptes de la démocratisation se<br />

modulant sous le jour d’une vulgarisation offensive : aussi cet ajout fait-il sens en soi, avant même<br />

d’éclairer la présence de Polti.<br />

9. Jarry avait une connaissance certaine de Shakespeare. Il fait allusion à plusieurs de ses pièces :<br />

Hamlet 4 ou encore Le Roi Lear 5 .<br />

Dans sa chronique intitulée La conquête individuelle publiée dans Le Canard sauvage fin août-<br />

début septembre 1903, il tire profit des préceptes scéniques mis en œuvre dans ses pièces,<br />

donnant alors, (étrangement) a contrario du propos de Polti, quelques années seulement après ce<br />

compte rendu, crédit à sa « timidité » : « Voyez les pièces de Shakespeare, quatre hommes sans<br />

caporal, pour figurer une armée, c’est bien suffisant. 6 »<br />

Sur la façon dont Shakespeare a pu influencer Jarry, l’on se reportera à l’article de Julien<br />

Schuh intitulé « Notes sur Jarry et Shakespeare 7 ».<br />

10. Jarry puise textuellement (nous soulignons) dans la formulation suivante : « Toutefois le génie<br />

unitaire des Grecs […] 8 ».<br />

11. Jarry synthétise le passage suivant (nous soulignons), resserrant la formulation « théâtr[e] […]<br />

de proportions gigantesques et vraiment populaires » en « la multiple et touffue scène » : « Entre<br />

l’Attique et la Picardie, entre Sophocle et Jean Bodel, entre ces deux théâtres si dissemblables, mais<br />

l’un et l’autre de proportions gigantesques et vraiment populaires, Shakespeare, le premier maître<br />

de la scène réduite, de la scène pour petite société, tâcha d’établir du moins... un compromis. 9 »<br />

1<br />

Id., p. 925.<br />

2<br />

Ibid.<br />

3<br />

Voir Id., p. 920.<br />

4<br />

Voir OC I, p. 415.<br />

5<br />

Voir Id., p. 410.<br />

6<br />

OC II, p. 506.<br />

7<br />

L’Étoile-Absinthe, tournées 111-112, « Les amitiés textuelles d’Alfred Jarry », Société des amis<br />

d’Alfred Jarry, 2006, p. 149-152.<br />

8<br />

Georges Polti, Timidité de Shakespeare, Éditions de l’Humanité nouvelle, 1900, p. 4.<br />

9 Ibid.<br />

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