30.06.2013 Views

thèse

thèse

thèse

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

envoi : « Peut-être est-il plus doux encore de songer à un compagnon de Cirque, un belluaire, un<br />

gladiateur, une brute superbe et forte, en qui elle aurait rencontré le maître, le mâle, et dont elle<br />

aurait voluptueusement savouré la domination, avec les angoisses de le voir demain tomber rouge<br />

sur l’arène, embrassé par un fauve, baisé par un glaive. À la clarté crue d’un vers de<br />

Juvénal […] 1 ».<br />

Il est frappant de voir comment avec la fin du quatrième chapitre de la seconde partie de<br />

Messaline 2 Jarry s’inspire de cette description tout en cherchant à la renouveler, le rapprochement<br />

entre les deux œuvres ne se limitant ainsi pas à la façon dont la formulation « [l]a brute noire 3 »<br />

chez Jarry fait écho à « une brute superbe et forte 4 » chez Richepin ni à la mention chez Richepin<br />

du vers de Juvénal, même implicite (il s’agit bien de « Et lassata viris nec dum satiata recessit »),<br />

sur lequel Jarry construit tout son « roman de l’ancienne Rome ».<br />

13. Le « nègre éthiopien » est « nu comme la poix 5 ».<br />

14. L’expression « Chrest ou Christ 6 » se retrouve dans le cinquième tome de l’Histoire du monde ou<br />

histoire universelle depuis Adam jusqu’au pontificat de Pie IX de Henri et Charles de Riancey.<br />

Voir aussi Jules Zeller, Les empereurs romains, caractères et portraits historiques, Didier, 1863, p. 94.<br />

15. Ce surnom ne concerne pas en réalité spécifiquement les esclaves : « [d]ans la pensée des<br />

Grecs et des Romains, Chrestos voulait dire bon, juste, honnête. 7 »<br />

16. Ce dieu est « terrible » en ce sens qu’il est pour Jarry inéluctablement rattaché à la mort,<br />

comme le signifie la façon dont tout le roman se résume à l’accomplissement, la résolution d’un<br />

passage contenu dans le chapitre II de la première partie (« Priape, mon frère dieu, ne m’en veux<br />

pas d’être encore si loin de l’apothéose : dieu d’amour, c’est parce que je suis jeune ! 8 ») et ce au<br />

moment de la mort de Messaline : « Emporte-moi, Phalès ! L’apothéose ! Je la veux tout de suite,<br />

avant d’être vieille ! 9 »<br />

1<br />

Jean Richepin, Contes de la décadence romaine, Charpentier-Fasquelle, 1898, p. 7.<br />

2<br />

Voir OC II, p. 128-129.<br />

3<br />

Id., p. 129.<br />

4<br />

Jean Richepin, op. cit., p. 7.<br />

5<br />

OC II, p. 128.<br />

6<br />

Henri et Charles de Riancey, Histoire du monde ou histoire universelle depuis Adam jusqu’au pontificat de<br />

Pie IX, « édition complètement nouvelle, entièrement refondue et considérablement augmentée<br />

par M. Henry de Riancey », tome cinquième, Victor Palmé, 1865, p. 117.<br />

7<br />

Ibid.<br />

8 OC II, p. 88.<br />

9 Id., p. 138.<br />

1104

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!