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affirmé, dans son Cours de philosophie positive (1830-1842), que l’art, parvenu au stade « positif »,<br />

obéissait aux mêmes lois que la science 1 .<br />

Mais Jarry et Valéry sont des disciples de Bergson et non de Comte.<br />

Le positivisme était, avec le « kantisme », « l’attitude d’esprit à peu près générale 2 » quand<br />

Bergson commençait à philosopher. Cette philosophie consiste en « l’explication des faits, réduite<br />

[...] à ses termes réels », qui n’est plus alors « que la liaison établie entre les divers phénomènes et<br />

quelques faits généraux dont les progrès de la science tendent de plus en plus à diminuer le<br />

nombre ». Le positivisme s’attache « uniquement à découvrir, par l’usage bien combiné du<br />

raisonnement et de l’observation, l[es] lois effectives » des phénomènes, « c’est à dire leurs<br />

relations invariables de succession et de similitude 3 ». « La loi, la relation ou le fonctionnement, le<br />

pourquoi réduit au comment, voici la caractéristique de l’âge positif 4 », résume Michel Serres.<br />

La philosophie positive, « système par structures et modèles scientifiques 5 », est partie,<br />

comme le remarque Bergson, « des mathématiques pures 6 ». « L’analyse mathématique » est, selon<br />

Comte lui-même, « la véritable base rationnelle du système entier [des] connaissances positives 7 »,<br />

au point que d’aucuns ont fini par considérer le positivisme comme un avatar du scientisme.<br />

Si la mathématique (Comte emploie cette expression au singulier, comme l’a proposé<br />

Condorcet, « afin d’indiquer avec plus d’énergie l’esprit d’unité dans lequel [il] conçoi[t] la<br />

science 8 ») « constitue la première et la plus parfaite de toutes les sciences fondamentales 9 », celle<br />

où « notre entendement a donné les plus grandes preuves de sa force 10 », c’est du fait de sa<br />

« rigoureuse universalité logique 11 », laquelle a séduit Comte au point que celui-ci a souhaité que la<br />

mathématique coordonne « en un système unique les diverses parties de la science, afin de<br />

préparer de nouveaux progrès ».<br />

1 ème<br />

Jean-Yves Tadié, Introduction à la vie littéraire du 19 siècle, Dunod, 1998, p. 74.<br />

2<br />

Bergson, La pensée et le mouvant, Presses universitaires de France, collection Quadrige, 1938, p.<br />

75.<br />

3<br />

Auguste Comte, Cours de Philosophie Positive, I, « leçons 1 à 45 », présentation et notes par Michel<br />

Serres, François Dagognet, Allal Sinaceur, nouvelle édition revue et corrigée, Hermann, 1998, p.<br />

21-22.<br />

4<br />

Id., p. 2.<br />

5<br />

Id., p. 6.<br />

6<br />

Bergson, op. cit., p. 34<br />

7<br />

Auguste Comte, op. cit., p. 76.<br />

8<br />

Id., p. 66.<br />

9<br />

Id., p. 76.<br />

10<br />

Id., p. 71.<br />

11<br />

Id., p. 70.<br />

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