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très largement répandues dans la presse et les publications spécialisées, écrit (et il semble que<br />

Jarry fasse volontairement écho à cette phrase, la raillant – de par sa formulation très légère –<br />

d’invisible façon) : « Il est difficile de conserver quelque illusion : l’abaissement de la natalité<br />

conduit fatalement à l’affaiblissement de la nation, et, soit par l’invasion brutale, soit par<br />

l’infiltration pacifique, nos voisins occuperont notre sol, ou se mélangeront à notre race et<br />

l’absorberont. 1 »<br />

8. Si Jarry utilise la forme interrogative, afin de faire de cette phrase le point saillant de son<br />

compte rendu, c’est parce que, comme le résume H. Thulié dès 1885 (nous soulignons), « [p]armi<br />

les questions vitales pour notre pays qui préoccupent le plus les patriotes et les savants se trouve au<br />

premier rang la dépopulation de la France. 2 »<br />

Jarry écrira de la même façon dans l’Almanach illustré du Père Ubu de 1901 : « […] vous savez<br />

bien qu’on ne parle déjà que trop de dépopulation. 3 »<br />

Sur cette question, voir Annie Vidal, La pensée démographique, Doctrines, théories et politiques de<br />

population, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1994, p. 42-43 et Jacques Dupâquier,<br />

Histoire de la population française 3, de 1789 à 1914, Presses universitaires de France, collection<br />

Quadrige, 1995, p. 484-489.<br />

Si, en outre, Jarry utilise la forme interrogative, afin de dramatiser en un certain sens sa<br />

formulation, c’est parce que formuler la réponse à cette question se trouve être la visée logique,<br />

eu égard à son titre, de l’ouvrage de G. M., à ceci près que l’auteur de La Natalité en France en 1900<br />

considère qu’il existe non pas une seule cause mais une myriade de causes.<br />

Aussi, G. M. présente son ouvrage comme une énumération des « causes d’un mal », car,<br />

comme l’écrit George Fonsegrive dans sa préface du livre de l’abbé Camille Raot intitulé Natalité,<br />

l’abaissement de la natalité est perçu comme le signe irrémédiable de « la décadence de notre<br />

pays 4 » : « En écrivant ces lignes très brèves sur les causes de l’abaissement de la natalité de la<br />

France », constate G. M., « je n’ai pas eu l’intention de faire un livre, ni même un traité, sur une<br />

question toute d’actualité qui a préoccupé certains penseurs. J’ai voulu marquer, très exactement,<br />

notre situation en 1900, sans chercher à savoir ce que peut nous réserver l’avenir 5 ».<br />

9. Cette information ne se trouve pas dans le livre de G. M.<br />

1 Id., p. 157 ; voir aussi Id., p. 25.<br />

2 Docteur H. Thulié, La Femme, essai de sociologie physiologique, Ce qu’elle a été, ce qu’elle est, les théories, ce<br />

qu’elle doit être, Adrien Delahaye et Emile Lecrosnier, collection Bibliothèque Anthropologique,<br />

1885, p. II.<br />

3 OC I, p. 588.<br />

4 Abbé Camille Raot, Natalité, Librairie Ch. Poussielgue, 1901, p. 5.<br />

5 G. M., op. cit., p. 7.<br />

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