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1. Paul Adam (1862-1920), romancier, journaliste et voyageur.<br />

Evelyn Nattier-Natanson résume ainsi le parcours singulier de cet auteur : « Paul Adam<br />

arrivait du Naturalisme, il était aimable et dandy, un grand lévrier rhumatisant suivant ses pas. De<br />

famille artésienne, il naquit et mourut à Paris en janvier 1920 à l’âge de cinquante-huit ans.<br />

Débutant dans la littérature avec « Chair Molle », lourdement naturaliste, il subit une de ces<br />

condamnations pour liberté d’écrire, fort bien portées depuis Baudelaire et Flaubert. Il ne s’en<br />

faisait d’ailleurs pas trop gloire. Le symbolisme devait lui tourner la tête, pour peu de temps<br />

heureusement. Bien que travaillant beaucoup, non sans talent, il avait une peine infinie à tirer un<br />

parti pratique d’une production abondante et acharnée. Il s’adonnait aux sciences occultes et sa<br />

perpétuelle chimère analogue aux rêveries de Balzac […] était souvent distrayante. 1 »<br />

2. Ce roman est le deuxième volume de la tétralogie Le Temps et la Vie qui retrace l’épopée de la<br />

famille Héricourt. Le premier a pour titre La Force (Ollendorff, 1899), le troisième La Ruse, 1827-<br />

1828 (Ollendorff, 1903), et le dernier Au soleil de juillet, 1829-1830 (Ollendorff, 1903).<br />

Le choix d’un tel ouvrage peut surprendre, eu égard au goût littéraire, il est vrai très<br />

éclectique, de Jarry.<br />

En réalité, la lecture de L’Enfant d’Austerlitz a été imposée à Jarry (c’est à notre connaissance<br />

le seul livre de tous ceux que Jarry chronique qui ait été imposé par Fénéon). Michel Arnauld,<br />

malade, n’a pas pu rendre compte de cet ouvrage d’Adam. Fénéon, dans une lettre datant de fin<br />

janvier 1902, demande par conséquent à l’auteur de Messaline de le faire en urgence, lui proposant<br />

de lui prêter son exemplaire 2 .<br />

Jarry a dû lire l’ouvrage dans un temps très court 3 . Bordillon en déduit que Jarry « n’a pu<br />

avoir le temps matériel de lire L’Enfant d’Austerlitz, épais volume de 536 pages in16, imprimées en<br />

très petits caractères 4 ».<br />

Néanmoins, rien ne nous permet d’avancer cette affirmation (étant donné la connaissance<br />

très précise que Jarry montre de L’Enfant d’Austerlitz), l’auteur du Surmâle ayant pu véritablement<br />

dévorer l’ouvrage en un jour ou deux, y consacrant alors tout son temps, ce qui n’est certes pas<br />

improbable et, de plus, il est possible qu’il ait pu le lire lors de sa prépublication en feuilleton dans<br />

La Revue de Paris, au début de 1901 comme nous l’apprend J. Ann Duncan 5 . Il faut se tourner vers<br />

1<br />

Evelyn Nattier-Natanson, Les Amitiés de La Revue blanche et Quelques Autres, Vincennes, Les<br />

éditions du Donjon, 1959, p. 47.<br />

2<br />

Voir L’Étoile-Absinthe, n° 7-8, Rennes, Société des amis d’Alfred Jarry, décembre 1980, p. 75.<br />

3<br />

Voir ce qu’écrit Henri Bordillon à ce sujet dans Id., p. 77.<br />

4<br />

Ibid.<br />

5<br />

L’époque symboliste et le monde proustien à travers La Correspondance de Paul Adam, 1884-1920, établie,<br />

présentée et commentée par J. Ann Duncan, Nizet, 1982, p. 77.<br />

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