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Si cet ouvrage fait partie des livres reçus à la rédaction de La Revue blanche en service de<br />

presse, il n’en demeure pas moins que sa lecture a très bien pu être conseillée de vive voix par<br />

Davray dans les locaux du Mercure de France 1 . La présence de Davray n’était pas néanmoins<br />

rattachée inéluctablement au Mercure de France. Comme le remarque Evanghélia Stead, « [i]l<br />

faudrait […] privilégier le contexte d’échange réellement existant entre les revues fin-de-siècle et<br />

le rôle clé que jou[a] […] Henry D. Davray au Mercure de France, à L’Ermitage et à La Plume. 2 »<br />

Ceci dit, l’intérêt de Jarry pour ce livre et la connaissance qu’il en avait, au moins par ouï-dire,<br />

probablement par l’entremise de Schwob, grand érudit et grand connaisseur de littérature anglaise<br />

(c’est notamment lui qui fait découvrir à Jarry la traduction par Burton des Mille et une Nuits –<br />

comme l’auteur de L’Amour absolu le rappelle dans le compte rendu qu’il dresse du tome IX de la<br />

traduction de Mardrus dans La Revue blanche du 1 er octobre 1901 –, et il était traducteur d’auteurs<br />

anglais : Stevenson, Defoe), sont bien plus anciens, réalité dont son article « Visions actuelles et<br />

futures » publié dans L’Art littéraire en mai-juin 1894 témoigne avec force : « Avec T. de Quincey<br />

est mort le club des dilettantes du meurtre parfait (Society for the propagation of great Ideas). À<br />

son exemple, disons qu’il faut que le meurtre soit honni, mais qu’à le voir tout perpétré il vaut<br />

mieux le voir œuvre d’art […] 3 ».<br />

Du fait de cette ancienneté, Remy de Gourmont est peut-être à l’origine de l’éveil de cet<br />

intérêt de Jarry pour les lettres anglaises, puisqu’il assura la critique des livres anglais dans Le<br />

Mercure de France avant Davray.<br />

5. Henri de Régnier (voir la note 4) développera cette remarque de Jarry dans Le Mercure de<br />

France : « […] ce paradoxe célèbre mérite sa réputation. C’est un modèle d’ironie froide et<br />

méticuleuse et de dialectique humoristique. Tout s’y enchaîne et s’y tient avec une liaison<br />

impitoyable, s’y justifie de raisons et s’y fortifie d’exemples. Le paradoxe est poussé jusqu’au bout<br />

sans faiblir un seul instant. C’est admirable, à condition qu’on le veuille bien. Cette sorte de<br />

plaisanterie demande l’acquiescement volontaire du lecteur. […] Il suffit de se refuser aux avances<br />

du paradoxe pour réduire son artifice à un jeu vain et inutile. 4 »<br />

6. Ouvrage datant de 1849.<br />

1 Sur Davray, voir BESNIER, p. 225-227.<br />

2 Evanghélia Stead, « Jarry et Beardsley », L’Étoile-Absinthe, tournées 95-96, « Jarry Beardsley Kelvin »,<br />

Les Cahiers Iconographiques de la Société des amis d’Alfred Jarry, Société des amis d’Alfred Jarry, 2002 p.<br />

62.<br />

3 OC I, p. 338.<br />

4 Le Mercure de France, op. cit., p. 494-495.<br />

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