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nuit ! […] Les yeux ! / Je sais, je sais / Mieux que toi, mieux que toi / Qui tu es, qui tu es, / […]<br />

Les yeux ! ô nuit ! Les yeux ! / Mieux que toi, je sais /Qui tu es, qui tu es […] / Les yeux ! les yeux !<br />

les yeux ! […] » / Ainsi chanta, ô luths ! l’Oiseau-Parleur. 1 »<br />

21. Cette formulation naît peut-être de l’indication de Mardrus comme quoi la « voix de<br />

l’Oiseau-Parleur », « chantant en sa langue d’oiseau », avait « toutes les harmonies en elle<br />

réunies […] 2 ».<br />

22. Jarry ne fait pas référence, contrairement à ce qu’il semble de prime abord, à « la voix de<br />

l’Oiseau-Parleur » et à la formulation (nous soulignons) « [a]insi chanta, ô luths ! l’Oiseau-<br />

Parleur 3 », mais, à y regarder de plus près, puise, en déformant sa lecture, dans le passage suivant,<br />

modifiant « guitares » en « cithares » et « Arbre-Chanteur » en « Oiseau » : « […] les luths et les<br />

harpes et les guitares de ces demeures verraient leurs cordes se briser. Car la brise qui fait chanter<br />

[…] les luths, et les harpes et les guitares, ô ma maîtresse, reconnaissent la suprématie de sa beauté.<br />

Et c’est l’Arbre-Chanteur ! Car […] ni les luths, ni les harpes, ni les guitares ne rendent une harmonie<br />

comparable au concert des mille invisibles bouches qui sont dans les feuilles de l’Arbre-<br />

Chanteur. 4 »<br />

23. Jarry, par le biais de cette seule métaphore, synthétise le passage suivant : « […] je […] me<br />

hâtai de cueillir un de ces fruits. […] Et je le portai à ma bouche et y mordis. […] Voici que mes<br />

dents s’y attachèrent avec tant de force que mes mâchoires ne purent se desserrer. Et je voulus<br />

crier, mais il ne sortit de ma bouche qu’un son inarticulé et sourd. Et j’étouffais horriblement. Et<br />

je me mis à courir de côté et d’autre, avec ma jambe boiteuse et le fruit dans mes mâchoires<br />

serrées, et à gesticuler comme un fou. Puis je me roulai par terre, avec les yeux hors de la tête. 5 »<br />

24. Jarry puise dans le passage suivant (nous soulignons) : « Regarde ce fruit, Hassan Abdallah ! Tu<br />

vois les insectes qui le rongent […] J’ai, en effet, calculé qu’en posant sur le fruit qui ferme ta bouche<br />

quelques-uns de ces insectes, ils se mettront à le ronger et […] tu seras délivré ! 6 »<br />

25. Cette formulation naît de la lecture du passage suivant : « […] il se mit à m’enseigner les<br />

sciences mystérieuses, et m’apprit à lire dans les livres d’alchimie et à déchiffrer les manuscrits<br />

cabalistiques. Et souvent il faisait apporter devant moi des quintaux de plomb qu’il mettait en<br />

1<br />

Id., p. 405.<br />

2<br />

Ibid.<br />

3<br />

Ibid.<br />

4<br />

Le livre des mille nuits et une nuit, op. cit., p. 25.<br />

5<br />

« Les clefs du destin », BL II, p. 445.<br />

6<br />

Id., p. 445-446.<br />

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