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genre auquel celle-ci se conforme : chaque parution n’étant finalement que l’occasion de la<br />

réaffirmation du genre auquel elle appartient, autrement dit de l’unité idéale à laquelle l’œuvre<br />

singulière doit se conformer pour transcender son statut d’œuvre singulière et apparaître comme<br />

part de la complétude d’un genre, à mesure justement qu’elle apparaîtra, paradoxalement, comme<br />

œuvre singulière achevée, avec évidemment un écart possible.<br />

Prise dans cette acception, la notion de genre outrepasse et complexifie la façon dont elle est<br />

d’ordinaire envisagée. En effet, le roman étranger apparaît en lui-même comme un genre<br />

différent de celui du roman, puisque la mouvance qui le porte au sein même du Mercure de France<br />

correspond à des choix éditoriaux un tant soit peu différents de ceux qui sont opérés concernant<br />

le roman français.<br />

Le genre demeurant intégralement le fait de l’éditeur, la question de la légitimité des frontières<br />

entre les genres – laquelle ne tient souvent qu’à l’arbitraire du clivage – et de leur interpénétration<br />

possible n’est pas à se poser.<br />

Le Mercure de France se caractérise par l’identité des voix qu’il défend lesquelles sont réunies<br />

indubitablement par genres ; aussi l’identité de l’entreprise éditoriale de Vallette n’est-elle pas<br />

uniquement celle du symbolisme, car cette maison d’édition pour renvoyer inéluctablement au<br />

symbolisme ne se confond pas néanmoins avec ce courant alors véritablement dominant au sein<br />

des structures des principales petites revues : Le Mercure de France est ainsi loin d’être la seule<br />

structure du symbolisme, même si elle apparaît, à bien des égards, comme étant la plus affirmée.<br />

L’identité qui rejaillit sur l’auteur de par l’appartenance à une maison d’édition avait en vérité<br />

déjà cours en ce qui concerne Jarry (pour ce qui est bien évidemment du Mercure de France) alors<br />

même qu’il pré-publiait des passages des Minutes au sein de la revue, mais elle s’affirme à plus<br />

forte raison, dans toute son évidence, quand il fait paraître son recueil poétique.<br />

L’acte de publication, pour être placé dans la continuité de l’acte de pré-publication (ainsi<br />

« Haldernablou » paraît-il en juillet 1894 dans Le Mercure de France – apparaissant comme la<br />

première publication de Jarry au sein de cette revue –, soit trois mois seulement avant la<br />

publication du volume dont il est extrait), n’en demeure pas moins beaucoup plus prestigieux et<br />

ainsi plus signifiant symboliquement quant à l’appartenance à un groupe – celui constitué par Le<br />

Mercure de France –, tout à la fois, ainsi que nous l’avons vu, fantasmé avec raison comme<br />

appartenant au symbolisme et réel, c’est-à-dire somme de toutes ses publications qui font sens en<br />

tant que façon suivant laquelle elles peuvent faire somme (diversement, en fonction des genres<br />

auxquels elles appartiennent), créer une totalité qui n’est pas uniquement le fruit de l’empirisme<br />

d’une maison d’édition, mais qui, cet empirisme étant figé de façon immuable et éternelle par le<br />

biais du catalogue, devient non pas part de sa chronologie mais véritablement part de son identité<br />

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