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5. Voir notamment Les Éphémères m’as-tu-vu, op. cit., p. 17, 19, où sont décrites les « lamentables<br />

loques dorées de la vanité des M’as-tu-vu ? 1 ».<br />

6. C’est tout l’objet du livre, résumé en une phrase : « Que ceux d’entre nous qui ont souffert,<br />

racontent un peu à ceux qui vont souffrir, les nausées de leur vie d’artiste, les ironies, les cruautés,<br />

les injustices subies. 2 »<br />

7. Il y a un premier lever de rideau, qui est constitué par la découverte de la réalité de ce milieu.<br />

Mais ce lever de rideau s’accompagne d’un autre lever. Les topoï rattachés à ce milieu (luxe,<br />

clinquant…) sont détruits : s’opère ainsi une levée des lieux communs afin d’appréhender les<br />

êtres dans leur nudité.<br />

Mise à nu des lieux et mise à nu des êtres évoluent logiquement de concert, comme s’il<br />

s’agissait pour Louise France de signifier que les êtres portent en eux la dualité qui les fonde<br />

intrinsèquement en tant qu’acteurs entre représentation et être.<br />

Jarry fait référence plus particulièrement au passage suivant : « La grande solitude tombant<br />

sur les grands M’as-tu-vu ? c’est ça qui réduirait à néant les parures triomphantes ? À la place des<br />

soleils… on verrait des chardons ! À la place des roses, on verrait… des orties ! Les Étoiles-<br />

Réclames, vivant des satellites, comme les frelons vivent des abeilles, il ne resterait plus, debout<br />

(pour les talents factices), que des mannequins ridicules… squelettes transparents… éclairés au-<br />

dedans d’un triste lumignon… qui fume… 3 »<br />

Allusion possible, en outre, à un passage, en lien avec la Comédie-Française, des 21 jours d’un<br />

neurasthénique dont la lecture est encore très présente dans l’esprit de Jarry puisqu’il chronique cet<br />

ouvrage de son ami Mirbeau dans La Revue blanche du 1 er septembre 1901, le lisant peu avant au<br />

mois d’août, sa bibliographie du livre de souvenirs de Louise France paraissant quant à elle dans<br />

La Revue blanche du 15 novembre 1901 : « Des humanités différentes qu’elle incarne elle fait des<br />

mannequins pareils. Oh ! superbes, je vous l’accorde, et qui ont de belles manières… mais des<br />

mannequins, tout de même, où la vie est absente… […] On n’a jamais l’impression forte,<br />

nécessaire et émouvante, que ce soient des hommes, des femmes, réellement vivants, qui<br />

marchent, pleurent, ou souffrent, ou rient, sur cette scène glorieuse, mais bien des statues dont la<br />

voix – car ces statues parlent – est aussi froide et polie que le marbre dont elles sont faites. 4 »<br />

1<br />

Louise France, op. cit., p. 29.<br />

2<br />

Id., p. 4.<br />

3<br />

Id., p. 163.<br />

4<br />

Octave Mirbeau, Les 21 jours d’un neurasthénique, Œuvres romanesque, volume 3, édition critique<br />

établie, présentée et annotée par Pierre Michel, Buchet / Chastel, Société Octave Mirbeau, 2001,<br />

p. 58.<br />

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