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Marthe Craig publie à Londres : First Principles. A Manifest of the Vortex of Creation ; en 1903 (puis<br />

en 1909), Antoine Myrian fait paraître une brochure intitulée Le système de Newton est faux 1 .<br />

— L’effroi que fait naître l’astronomie.<br />

L’intérêt de Jarry pour l’astronomie – dont témoigne fortement ce compte rendu de<br />

L’Éternité inséré dans La Revue blanche du 1 er juin 1901 – s’est manifesté dès son plus jeune âge<br />

comme en témoignent deux des textes appartenant aux « Pièces antérieures aux Minutes /<br />

quelques-unes postérieures à Ubu Roi / et qu’il est plus honorable / de ne pas publier 2 » réunies<br />

par Jarry sous le titre inspiré de Haeckel Ontogénie, textes écrits les 8 et 11 juillet 1888 et qui<br />

naissent d’un sentiment mêlé d’effroi et de fascination induit par la déferlante de découvertes<br />

scientifiques propres à cette fin-de-siècle ayant trait aussi bien à l’infiniment petit qu’à l’infiniment<br />

grand.<br />

Ainsi, dans « L’Eternité – Les Planètes », Jarry écrit : « Du globe du soleil, feu sans cesse<br />

attisé, / Jaillit en flamboyant une vapeur brûlante, / Qui darde sa flamme sanglante, / Rouge<br />

comme un four embrasé » ; « Dans l’infini les planètes tournoient / Et flamboient. / Aldern voit<br />

l’éther noir en place d’un ciel bleu. / Chaque astre lumineux qui dans le ciel gravite, / Derrière lui<br />

laissant un long sillon de feu, / Suit sa mystérieuse orbite. // Aldern ne pense plus à l’enfer qui<br />

l’attend. / Tombant, tombant toujours, dans le néant il passe… / Il ne voit plus l’enfer, il ne voit<br />

que l’espace, / Où le feu des soleils resplendit, éclatant. 3 »<br />

Ce sentiment d’effroi face à la mécanique céleste est également éprouvé par Trachsel qui lui<br />

donne forme dans Le Cycle, ouvrage dont Jarry rend compte de façon élogieuse et qui a pu, de ce<br />

fait, l’influencer : « Les Mondes roulent funèbres comme de grands oiseaux des nuits, dans les<br />

immensités de mort… 4 »<br />

— Nier la dépendance de l’homme vis-à-vis de la marche de l’univers : Jarry face à<br />

Flammarion.<br />

Remarquons que dès « Les Prolégomènes de Haldernablou » des Minutes de sable mémorial,<br />

Jarry cherche à faire de l’homme celui qui peut, à l’opposé de la chute subie par Aldern, d’un seul<br />

1<br />

Voir André Blavier, Les Fous Littéraires, édition nouvelle, revue, corrigée et considérablement<br />

augmentée, Édition des Cendres, 2000, p. 1137.<br />

2<br />

OC I, p. 1.<br />

3<br />

Id., p. 134.<br />

4<br />

Albert Trachsel, Le Cycle, Genève, A. Charles, Libraire-Éditeur, Chez l’auteur, 1893, p. 43.<br />

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