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Ce choix de la formulation usuelle propre à Galland tient simplement au fait que Jarry<br />

l’emprunte textuellement à Kahn 1 , qui par ailleurs fait référence à la traduction de Mardrus<br />

dans une note : « Les Mille et une Nuits, traduction Mardrus 2 ».<br />

Jarry est ici d’autant plus influencé par Kahn, et ce de façon évidemment épisodique,<br />

qu’il reviendra naturellement à la formulation de Mardrus quant au titre de ces contes<br />

orientaux dans La Revue blanche le 1 er mai 1902 à l’occasion de la publication des Contes du<br />

vampire d’Herold, écrivant bien les « Mille Nuits et Une Nuit ».<br />

Nuançons toutefois cette affirmation en considérant que Jarry écrit « Les Mille et Une Nuits »<br />

alors qu’il évoque – de façon presque sous-jacente – la traduction de Mardrus dans sa chronique<br />

« L’erreur judiciaire » parue dans Le Canard sauvage du 20-26 septembre 1903, mais il est vrai qu’il<br />

donne alors voix à un souvenir de lecture relatif à la traduction de Galland.<br />

— Kahn l’oriental.<br />

Il faut remarquer que l’allusion que fait Jarry aux Mille et Une Nuits, citant le texte de Kahn en<br />

masquant cet acte de découpage du texte source, fait hautement sens du fait que Kahn était alors<br />

souvent qualifié d’oriental, par Laforgue qui lui écrit en novembre 1885, évoquant son<br />

« orientalité » : « Écoute, tu es un considérable Oriental, vraiment né natif de là-bas, élevé dans la<br />

langue artiste et y passé maître 3 », et surtout par Fénéon qui parle de lui en ces termes dans Les<br />

hommes d’aujourd’hui (1890) : « Gustave Kahn habite – à Paris […] – un appartement qu’illustrent<br />

des albums japonais […], des armes japonaises et arabes […]. 4 »<br />

Remarquons en outre qu’en 1887 Gustave Kahn publie son premier recueil, Les Palais<br />

nomades, que Fénéon présente notamment ainsi : « Dans le vocabulaire force termes figuratifs d’un<br />

orient où se complaît le sémite qu’est M. Gustave Kahn : Sions, sables, rois mages, khalifes,<br />

captives […] 5 », « [t]entes, souks, chariots, étendards, écharpes, turbans, caravanes 6 ».<br />

Jarry, par cette seule allusion aux Mille et une nuits, rejoint une pensée commune concernant<br />

Kahn mais surtout tisse un lien avec Fénéon, et ainsi avec La Revue blanche puisque celui-ci en est<br />

l’une des figures principales, quant à son bon fonctionnement.<br />

9. L’adjectif « grouillante » naît de la lecture de ce passage : « Il y a, du côté des cérémonies,<br />

1 Voir Id., p. 18.<br />

2 Id., p. 37.<br />

3 Propos cité dans BOURRELIER, p. 172.<br />

4 Propos cité dans Id., p. 175.<br />

5 Propos cité dans Id., p. 173.<br />

6 Propos cité dans Id., p. 174.<br />

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