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importantes, et notamment d’une en particulier que le jeune auteur fantasme comme lieu<br />

d’accueil idéal de son écriture et comme marque de reconnaissance de son talent qu’il développe :<br />

Le Mercure de France.<br />

Jarry écrit ainsi à Vallette le 4 mars 1894 : « [q]uel est pourtant le poète jeune qui ne rêve<br />

d’écrire un jour au Mercure ? 1 ». Il manifeste son désir de pouvoir « franchir […] une porte qui<br />

n’est pas ouverte à tout le monde 2 ».<br />

Du reste ce rêve propre à Jarry comme à Fargue ne leur appartient-il pas en propre. C’est<br />

autour du Mercure de France que peut se cristalliser toute l’attente d’une nouvelle génération à<br />

laquelle appartient Jarry. « Si modérées que fussent la Revue des Deux-Mondes et La Revue de Paris,<br />

leurs goûts esthétiques et leur ancrage sociologique empêchaient à la fin du siècle la partie la plus<br />

vivante et la plus ambitieuse de la jeune littérature de se reconnaître en elles. À la nouvelle attente<br />

devait beaucoup mieux répondre Le Mercure de France. 3 »<br />

3. 2. Fonction de L’Art littéraire : être repéré par Le Mercure.<br />

Comment Jarry parvient-il à se faire repérer par Le Mercure de France (préalable indispensable<br />

avant de pouvoir y publier) ?<br />

C’est en publiant dans les Essais d’Art libre mais surtout dans L’Art littéraire (comme déjà<br />

signifié) que Jarry se tient en posture de se faire remarquer, et ce favorablement, par Vallette,<br />

autrement dit par Le Mercure de France. Vallette décrit ainsi les Essais d’Art libre, dans la rubrique<br />

« Journaux et revues » du Mercure de France en 1892 : « l’une des dix revues intéressantes sur les<br />

deux ou trois cents qui se publient en France 4 » ; remarquons du reste que cet avis n’est pas<br />

circonscrit au Mercure de France puisque Bernard L’Ermite dans la rubrique « À travers les revues »<br />

de L’Ermitage écrit en 1892 à propos de cette même revue : « Cette nouvelle revue, fondée par M.<br />

Edmond Coutances et dirigée par MM. Abel Pelletier et Camille Mauclair, s’annonce comme<br />

éclectique et sans autre lien qu’un constant souci d’art. 5 »<br />

Mais l’essentiel se joue à L’Art littéraire. Noël Arnaud remarque : « [p]our atteindre Le Mercure<br />

de France qui s’inscrit au bout de la perspective où il s’engage à pas comptés, il […] faut [à Jarry]<br />

d’abord passer sous la petite arche de L’Art Littéraire que son ami Fargue a franchie depuis<br />

1 OC I, p. 1036.<br />

2 L’Etoile-Absinthe, op. cit.<br />

3 LEROY BERTRAND-SABIANI, p. 129.<br />

4 Le Mercure de France, n° 29-32, tome V, mai-août 1892, p. 183.<br />

5 L’Ermitage, volume 4, janvier-juin 1892, p. 126.<br />

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