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Si Jarry choisit de retenir absolument tous ses textes spéculatifs, il cherche néanmoins,<br />

semble-t-il, à construire son volume de chroniques, afin de mettre celles-ci en valeur, en opérant<br />

peut-être sinon des regroupements thématiques, du moins des rapprochements. « S’agit-il pour lui<br />

simplement de recueillir la totalité de ses chroniques ou a-t-il le projet d’une architecture<br />

spécifique […] ? », s’interroge à juste titre Patrick Besnier, avant d’ajouter : « Jarry se plaît à parler<br />

paradoxalement d’un « manuscrit tout entier typographié ». Mais d’autres constructions étaient<br />

concevables, plus ambitieuses et il est difficile de ne pas croire qu’il désirait donner une forme à<br />

son volume de chroniques par un travail de montage. 1 »<br />

L’auteur du Surmâle utilise en effet la formulation « mettre en ordre » et, plus parlant encore,<br />

le terme « classer » dans deux lettres chronologiquement proches au sein desquelles il parle de<br />

l’établissement de ce volume de chroniques. Il écrit ainsi à Alfred Vallette le 30 août 1907 : « nous<br />

achevons de mettre en ordre La Chandelle verte (Spéculations) 2 » et à Rachilde et Vallette le 7<br />

septembre 1907 : « nous classons La Chandelle verte 3 ».<br />

Le seul verbe « classer » suggère très probablement sa volonté de donner à La Chandelle verte le<br />

statut de « livre » et non celui de « simple recueil », pour reprendre le distinguo alors souvent<br />

opéré et que reprennent ces deux préfaces de volumes de chroniques.<br />

J.-J. Matignon écrit dans Superstition, Crime et misère en Chine (Souvenirs de biologie sociale) : « Ce<br />

livre n’en est pas un. Quelques articles publiés, jadis, dans des journaux scientifiques, aujourd’hui<br />

réunis sous une même couverture, portant le titre de Superstition, Crime et Misère en Chine,<br />

constituent un volume, mais ne forment point un livre, c’est-à-dire un travail d’ensemble,<br />

ressortissant à tel ou tel point de la biologie sociale des Chinois. 4 »<br />

Émile Boirac écrit quant à lui dans La Psychologie inconnue, introduction et contribution à l’étude<br />

expérimentale des sciences psychiques : « Quelques-uns des chapitres de ce livre ont déjà paru sous<br />

forme d’articles épars dans un certain nombre de revues spéciales, Revue philosophique, Revue<br />

scientifique, Revue de l’hypnotisme, Annales des sciences psychiques, Nouvelle revue, etc. Ils ont tous été<br />

composés pendant une période qui va de 1893 à 1903. En les publiant à nouveau, remaniés et<br />

complétés par un certain nombre d’articles inédits [...] [n]ous n’avons pas voulu faire un simple<br />

recueil. Le lecteur s’apercevra, nous l’espérons, qu’une même pensée pénètre toutes les parties de<br />

1 BESNIER, p. 674.<br />

2 OC III, p. 690.<br />

3 Id., p. 691.<br />

4 Docteur J.-J. Matignon, Superstition, Crime et misère en Chine (Souvenirs de biologie sociale), soixante-six<br />

gravures dans le texte, six planches hors texte en couleurs, Masson et Cie, collection Bibliothèque<br />

de Criminologie, XXI, 1899, p. VII.<br />

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