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serait pas un lecteur extrêmement attentif – mais il est vrai que Jarry ne cherche jamais à instaurer<br />

une communion avec le lecteur, une forme de dialogue qui ne soit pas cryptique.<br />

— Affirmer l’unité de l’œuvre complète.<br />

De plus, Jarry manifeste, ce faisant, un lien entre les différentes « parcelles de nos œuvres<br />

complètes » pour reprendre l’expression qu’il emploie dans son compte rendu de « Gymnase : Le<br />

Secret de Polichinelle, de M. Pierre Wolff. – [Gestes] : Le Secret de Polytechnique, de M. Hinstin »,<br />

l’auteur du Surmâle suggérant par cette formulation qui est ainsi tout sauf anecdotique qu’il ne<br />

saurait y avoir d’autre unité en ce qui concerne son œuvre que celle qui se confond avec sa vie,<br />

avec la continuité qui en émane et l’impossibilité qui en découle, de fait, de la circonscrire, son<br />

extension se confondant avec l’existence de son auteur dans la façon qu’il a de lui donner ses plus<br />

intimes inflexions, imprévisibles et pouvant se perpétuer indéfiniment.<br />

Par cette seule formulation, Jarry rend ainsi unitaire l’œuvre complète en la faisant apparaître<br />

justement dans son identité d’œuvre complète, c’est-à-dire d’œuvre ne pouvant être circonscrite<br />

que dans sa propension à n’avoir comme unité que son potentiel indéfini d’expansion, et ainsi ne<br />

pouvant être circonscrite paradoxalement que par l’impossibilité où elle se trouve de pouvoir être<br />

circonscrite.<br />

Du reste une telle affirmation en ce qui concerne l’unité – non définissable autrement que<br />

comme « indéfini » – de l’œuvre est-elle renforcée par des liens établis constamment par Jarry<br />

entre ses différents textes.<br />

Et ce de par certes la récurrence notable, ainsi que notre édition critique et commentée<br />

cherche à le montrer, de certains invariants, ce qui est parfaitement remarquable tout au long de<br />

son œuvre, celle-ci fût-elle soumise à une évolution stylistique notable (mais cette récurrence<br />

d’invariants tient en grande part, peut-on penser, à son idiosyncrasie d’auteur, et ainsi, ce<br />

processus fût-il en grande part conscient, l’on ne saurait néanmoins minimiser la part<br />

d’inconscient qui ne peut être, de fait, qu’exclue du champ d’analyse) et également, et ceci est<br />

encore plus parlant, du fait de la façon dont les comptes rendus et les spéculations s’affirment<br />

bien davantage que comme une même chambre d’échos – les mêmes thèmes, les mêmes faits<br />

d’actualité étant évoqués suivant ces deux formes d’écriture –, leur cousinage étant souvent révélé<br />

de par un système d’allusions, de renvois plus ou moins discernables, les textes affirmant en outre<br />

avec force, de façon cette fois ostentatoire, ce lien en naissant parfois des mêmes œuvres : ainsi le<br />

livre de Fagus Ixion donne-t-il cours tout à la fois à un compte rendu et à un texte spéculatif, ce<br />

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