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3. 3. La figure du double : Péladan (éloge dont les modalités sont uniques dans<br />

l’œuvre critique de Jarry). 1<br />

3. 3. 1. Le titre de Sâr.<br />

3. 3. 1. 1. Sérieux de Jarry en ce qui concerne Péladan.<br />

Jarry ne s’est jamais moqué de Joséphin Péladan (1859-1918), écrivain et occultiste 2 , ce qui<br />

doit être fortement souligné, étant donné l’habituel des évocations qui étaient faites du<br />

personnage du Sâr par des critiques que Jarry était en outre le plus souvent amené à connaître,<br />

appartenant au milieu du Mercure de France (ainsi son désaccord avec Rachilde sur ce point est-il<br />

flagrant, ce qui n’est néanmoins pas le fait de l’exceptionnalité, comme en témoignent leurs<br />

comptes rendus respectifs de Thérèse Degaudy de J.-H. Rosny et de L’Enfant d’Austerlitz de Paul<br />

Adam).<br />

Bien au contraire, l’auteur des Minutes était suffisamment attaché au titre de Sâr pour<br />

continuer de l’évoquer, toujours en termes élogieux, fût-ce par prétérition et par périphrase, au<br />

sein de son compte rendu de Modestie et Vanité (paru dans La Revue blanche du 1 er mars 1903), alors<br />

que ce livre n’est signé que du seul nom de Péladan : « Symboliquement peut-être, le livre est<br />

signé PELADAN, sans plus : et c’est beaucoup plus. C’est, pour reprendre une formule chère à<br />

l’auteur, quand « on est devenu mage » qu’on n’a plus besoin de le dire 3 ».<br />

De plus, Péladan aurait pu trouver une place de choix dans les deux Almanachs illustrés du Père<br />

Ubu (1899 et 1901). Or, il n’en est rien. C’est tout juste si l’on trouve un St Pelade, « évêque » (en<br />

toute logique, étant donné le mysticisme inéluctablement rattaché à la figure du Sâr), dans le<br />

Calendrier du Père Ubu pour 1901 4 .<br />

3. 3. 1. 2. Réhabilitation du titre de Sâr<br />

La couverture du premier ouvrage de Péladan que Jarry chronique dans La Revue blanche<br />

indique : « Pereat ! par Le Sar PÉLADAN », mais le fait que Jarry reprenne cette appellation dans<br />

sa bibliographie, au lieu de la supprimer, fait sens. Et cela fait d’autant plus sens que Jarry l’accole<br />

de facto, loin de la supprimer, à l’aspect louangeur de son compte rendu.<br />

1 Une version très différente de cette section a d’abord paru sous le titre : « Jarry, Péladan : un<br />

dialogue d’initiés ? » : voir Matthieu Gosztola, « Jarry, Péladan : un dialogue d’initiés ? », L’Étoile-<br />

Absinthe, n° 111-112, Société des amis d’Alfred Jarry, 2006, p. 73-101.<br />

2 Voir Patrick Besnier, Alfred Jarry, Plon, 1990, p. 140-142.<br />

3 OC II, p. 668.<br />

4 OC I, p. 575.<br />

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