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13. Pierre Alexis de Ponson du Terrail (1829-1871), écrivain populaire s’adonnant avec une<br />

prolixité extraordinaire au roman-feuilleton. Il consacrait ses après-midis notamment « à la salle<br />

d’armes 1 ».<br />

Il fut surtout célèbre pour son Rocambole, roman-feuilleton écrit à partir de 1857 jusqu’à sa<br />

mort, qui retrace les aventures d’un voyou repenti devenu justicier en marge de la société, maître<br />

absolu dans l’art de l’escrime, comme en témoigne ce passage de Le dernier mot de Rocambole<br />

(volume comprenant « Les ravageurs », « Les millions de la bohémienne », « La belle jardinière »,<br />

« Le retour de Rocambole » et « La vérité sur Rocambole »), particulièrement révélateur de la<br />

réalité de ce roman-feuilleton dans son ensemble sur laquelle Jarry a pu focaliser son attention (et<br />

qui a pu susciter fortement son intérêt pour Ponson du Terrail – du moins, peut-on penser, dans<br />

sa prime jeunesse) : « Rocambole et sir George Stowe mettaient l’épée à la main. Dès le premier<br />

engagement, sir George Stowe, qui tenait merveilleusement l’épée, sentit qu’il avait affaire à un<br />

adversaire digne de lui. […] Rocambole […] paraissait vouloir se souvenir des galantes traditions<br />

françaises. – Monsieur, dit-il à sir George Stowe en parant un fameux coup droit que celui-ci lui<br />

avait porté, vous tirez fort bien, mais je connais votre jeu. […] Vous avez un peu d’agitation dans<br />

le bras, continua Rocambole, qui n’avait point encore attaqué, mais qui parait tous les coups avec<br />

une adresse merveilleuse. […] Sir George Stowe se fendit à fond, mais son épée fila dans le vide.<br />

– Prenez garde ! dit Rocambole, vous avez fait un faux pas. Si j’avais voulu, vous étiez un homme<br />

mort. 2 »<br />

Ainsi, lorsque Jarry écrit : « les escrimeurs qui ont commencé leur éducation à l’école de<br />

Ponson du Terrail », il parle sans nul doute de lui, suggérant vraisemblablement que c’est cette<br />

lecture qui a éveillé en lui son désir de pratiquer l’escrime.<br />

En effet, l’intérêt de Jarry pour l’escrime s’est très tôt mué en pratique assidue : l’activité<br />

sportive de Jarry se concentre d’abord « dans la salle d’armes : entraîné par le lavallois François-<br />

Félix Blaviel », il est « un escrimeur honorable, cité en concours à 15 ans », puisqu’il remporte « le<br />

premier prix d’escrime au concours régional d’Angers 3 ».<br />

Remarquons toutefois que cette activité reste circonscrite à la pratique sportive : en 1903, sa<br />

menace de provoquer en duel le prince Constantin de Brancovan, commanditaire de la revue La<br />

1<br />

GDU, tome 12, p. 1395.<br />

2<br />

Ponson du Terrail, Le dernier mot de Rocambole, édition illustrée, Charlieu frères et Huillery, 1868,<br />

p. 75-76.<br />

3<br />

Barbara Pascarel, « Lieux et cercles d’une vie », Alfred Jarry, Les Nouveaux Cahiers de la Comédie-<br />

Française, La Comédie-Française, L’avant-scène théâtre, 2009, p. 10. Voir le compte rendu paru<br />

dans le journal L’Avenir de la Mayenne du 17 février 1889.<br />

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