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échappe, par essence, à toute définition, puisque celle-ci est forcément restrictive : si l’électricité<br />

propose une désignation du divin, c’est bien parce que le propre de celle-ci est d’être indéfinie,<br />

d’être pure expansion, pure puissance, de ne s’astreindre à aucune règle, à aucun contour. La<br />

définition de la lumière étant d’être continument hors des frontières, elle ne peut que logiquement<br />

se confondre pour Jarry avec la définition du divin.<br />

Notons toutefois que bien évidemment, Jarry cherche possiblement à tourner en dérision<br />

cette identité du divin, dans ces deux cas, et leur désignation par le biais de l’électricité, car<br />

lorsqu’il donnera – en assumant pleinement cette assimilation – véritablement corps au divin par le<br />

biais de personnages principaux au cours de ses romans, qui sont autant de doubles possibles de<br />

lui-même – Marcueil, Erbrand Sacqueville etc. –, il ne fera pas recours à l’électricité.<br />

Sur le pittoresque de la lumière électrique, voir aussi Gustave Kahn, L’esthétique de la rue 1<br />

publié à la même période, ouvrage dont Jarry rendra compte peu après.<br />

8. L’électricité est ce qui est le plus propre à attirer l’attention, comme le résume H. de Parville<br />

dans L’Electricité et ses applications. Exposition de Paris : « Depuis quelque temps, c’est l’électricité qui<br />

règne dans l’opinion, en attendant qu’elle gouverne. Tout le monde a les yeux tournés vers cette<br />

branche attrayante de la physique ; elle a la vogue ; aujourd’hui ce qui est électrique a, sans<br />

conteste, le don d’attirer l’attention 2 ».<br />

Si, au moment où Jarry écrit « Le Camelot », une relative et commune défiance a atteint la<br />

science, après qu’un saint-simonisme, puis « un comtisme diffus imprégnant les mentalités<br />

bourgeoises comme ouvrières » ont suscité l’enthousiasme général pour tout ce qui touche à la<br />

technique et aux découvertes scientifiques, cette défiance n’atteindra néanmoins jamais<br />

l’électricité 3 .<br />

9. Jarry s’inspire du passage suivant du GDU (nous soulignons) : « Grosse étoffe faite<br />

anciennement de poil de chameau et aujourd’hui de laine ou de poil de chèvre […] 4 ».<br />

10. Jarry s’inspire du passage suivant du GDU (nous soulignons) : « Il est comme le camelot, il a<br />

pris son pli, Il est incorrigible ; se dit à cause de la difficulté que l’on éprouve à faire disparaître les<br />

plis des étoffes de laine en général et du camelot en particulier. 5 »<br />

11. Jarry s’inspire du passage suivant du GDU (nous soulignons) : « Camelote : Marchandise de peu<br />

de valeur, ouvrage mal exécuté […] 1 ».<br />

1 Gustave Kahn, op. cit., p. 240-241.<br />

2 H. de Parville, L’Electricité et ses applications. Exposition de Paris, Masson, 1882, p. 1.<br />

3 Dir. François Caron et Fabienne Cardot, op. cit., p. 214.<br />

4 GDU, tome 3, p. 208.<br />

5 Ibid.<br />

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