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5. Si Jarry affirme que la Gnose est une « religion absolue », les autres religions n’en étant que<br />

« des facettes incomplètes et déformées », c’est suite à sa lecture du passage suivant (nous<br />

soulignons) : « La Gnose est une idée : la Gnose ne peut mourir. Mais en dehors de cette<br />

existence absolue, n’est-il pas possible de retrouver ça et là, dans l’ordre des contingences des<br />

preuves de l’existence de la Gnose au cours de ces trois ou quatre derniers siècles ? 1 »<br />

Remarquons que Jarry ne pouvait qu’être sensible à la Gnose (qui se veut faite pour « un<br />

petit nombre d’élus » – ce qui ne pouvait manquer de séduire Jarry), dont deux des principes<br />

fondamentaux (et l’objet tout entier du gnosticisme reste de « remonter aux principes 2 ») sont :<br />

« Le royaume du Bien et le royaume du Mal se copénètrent sur leurs confins 3 » et « CE QUI EST<br />

EN BAS EST COMME CE QUI EST EN HAUT 4 », principes auxquels Lévi donne un grand<br />

écho dans ses livres et qui seront à la base de tout un pan de l’œuvre de Jarry (inspiré précisément<br />

de Lévy), puisque celui-ci va jusqu’à écrire que c’est au sein de César-Antechrist que « se trouve la<br />

seule démonstration pratique […] de l’identité des contraires 5 », remarque en laquelle se lit l’aveu<br />

comme quoi l’écriture de ce livre a obéi justement (du moins en partie) à une volonté de<br />

démontrer cette identité. Du reste cet aveu gagne-t-il encore en force par le fait qu’il se déploie<br />

dans la sphère publique et non dans celle privée (lors de la correspondance, comme l’on pourrait<br />

s’y attendre), étant volontairement érigé au rang de l’immortalité de l’œuvre se voulant publiée<br />

(puisqu’il se trouve au sein de Faustroll).<br />

6. Jarry puise textuellement (nous soulignons) dans la formulation suivante, la synthétisant :<br />

« […] le T était un signe sacré dès l’époque néolithique, témoin les différents crânes incisés trouvés au<br />

pied des dolmens de Seine-et-Oise. 6 »<br />

7. Jarry s’inspire de la phrase suivante (nous soulignons), modifiant « connaissance » en<br />

« Connaissance », afin d’accentuer avec emphase (mais paradoxalement d’invisible façon) le sens<br />

rattaché à ce terme : « Le Serpent de la Genèse n’est autre que le Christ, l’Esprit divin, le Dieu de<br />

la totale connaissance. 7 »<br />

8. Jarry puise (nous soulignons) dans le passage suivant, modifiant « Hyliqu[e] » en « hylique », en<br />

déformant le sens (outre le fait qu’il en offre une lecture bien personnelle) puisque les mondes<br />

sont en réalité spirituel, hylique et psychique, si l’on adopte la logique propre à Jarry, le monde<br />

1 Synésius (Fabre des Essarts), L’arbre Gnostique, Chamuel, 1889, p. 65-66.<br />

2 GDU, tome 8, p. 1332.<br />

3 Synésius, op. cit., p. 15.<br />

4 Id., p. 21.<br />

5 OC I, p. 730.<br />

6 Synésius, op. cit., p. 7.<br />

7 Id., p. 38.<br />

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