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ésumé de l’histoire de Pereat ! est évacué comme un impératif duquel Jarry ne saurait se<br />

soustraire, ayant l’obligation, édictée par la revue, de chroniquer des ouvrages), d’un auteur, dont<br />

on ne peut analyser la singularité, dans les quelques phrases qui sont imparties au compte rendu,<br />

dont on ne peut par conséquent qu’estimer la valeur.<br />

3. 3. 6. 2. 4. Le critique démis de sa fonction.<br />

Aucune réserve n’est émise : le critique n’a pas véritablement pour but, selon Jarry, ainsi que<br />

nous l’avons analysé, de conseiller, de guider les auteurs (l’auteur du Surmâle rompt ici avec la<br />

grande tradition critique héritée de Sainte-Beuve, et qui se donne souvent libre cours au sein des<br />

petites revues à cette époque).<br />

Ainsi, alors que l’on reprochera à Péladan d’écrire constamment avec une trop grande<br />

prolixité, et que Mauclair lui-même, pourtant grand admirateur de l’auteur de La Décadence latine,<br />

reconnaîtra que celui-ci « bâclait ses bouquins », lui trouvant néanmoins une excuse (considérant<br />

qu’il les tenait « pour secondaires dans la mission d’animateur qu’il s’était imposée 1 »), Jarry<br />

considère que « le nombre de ses œuvres […] ne serait une excuse à […] accueillir [les livres de<br />

Péladan] sans déférence ».<br />

Du reste leur valeur est-elle « harmonieusement égale 2 ». Par cette seule remarque, toute<br />

possibilité de critique est étouffée.<br />

Aussi le critique n’a-t-il aucun rôle, et, de fait, aucun statut. Il n’est réellement pas 3 , s’efface<br />

tout entier derrière l’œuvre dont il rend compte. Ainsi le compte-rendu de Modestie et Vanité est-il<br />

constitué pour la plupart de citations dissimulées (l’absence de guillemets est parlante).<br />

3. 3. 7. Liens entre les œuvres de Jarry et de Péladan ?<br />

Étant donné que Jarry rend compte des livres de Péladan suivant un ton identique,<br />

véritablement élogieux, d’un éloge que l’on sent être présent de longue date dans la conscience de<br />

Jarry, et nullement motivé par la lecture des livres dont il rend compte, Jarry avait-il lu<br />

précédemment les autres volumes de l’éthopée ?<br />

1 Camille Mauclair, Servitude et grandeur littéraires, Ollendorff, 1922, p. 82.<br />

2 Compte-rendu de Pereat ! paru dans La Revue blanche du 15 mars 1902 (Alfred Jarry, La Chandelle<br />

verte, lumières sur les choses de ce temps, édition établie et présentée par Maurice Saillet, Le Livre de<br />

poche, 1969, p. 620).<br />

3 Par conséquent, il ne s’agit pas de considérer l’éloge de Jarry comme un jugement personnel<br />

mais bien comme la constatation d’une réalité, ne pouvant être contestée.<br />

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