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Spéculations furent particulièrement remarqués, à une époque où nombre d’écrivains (d’Alphonse<br />

Allais à Remy de Gourmont) se livraient à ce genre difficile. »<br />

Trois faits amènent à cette conclusion : plusieurs de ses chroniques « furent reproduites,<br />

parfois in extenso, dans le Mercure ou la Plume. 1 » En outre, « [l]e titre de rubrique qu’il choisit (ou<br />

sans doute que Binet-Valmer choisit pour lui) » pour La Renaissance latine : « Le Journal d’Alfred<br />

Jarry fait supposer que Jarry est maintenant connu d’un certain public, fût-il limité aux lecteurs des<br />

revues littéraires. 2 » Pour finir, « il n’a guère de difficulté à placer sa copie, qui doit être<br />

maintenant suffisamment appréciée des directeurs de revues, car il collabore à La Plume quinze<br />

jours » après le refus d’un de ses textes par La Renaissance latine, « le 1 er janvier 1903, sous le titre :<br />

Le Périple de la Littérature et de l’Art. 3 »<br />

Cette notoriété qu’il a acquise dans ce genre le pousse à vouloir réunir toutes ses spéculations<br />

sous le titre La Chandelle verte, volume qu’il veut voir publié par Fasquelle, éditeur ayant repris le<br />

fond de La Revue blanche, revue où parurent les premières « Spéculations » et les « Gestes ». Par ce<br />

biais, Jarry aurait pu de fait trouver de nombreux lecteurs.<br />

À cette réunion en volume, il y a ainsi d’abord, bien évidemment, une raison financière 4 .<br />

Déjà, la publication d’un florilège de chroniques (une vingtaine de textes) sous l’enseigne de<br />

Sansot devait répondre à cette volonté d’assurer la matérielle : « J’ai un travail prêt et qui doit<br />

m’être payé par Sansot, éditeur… mais je suis sur le flanc ! 5 » Si ce volume réduit ne parut point,<br />

cela ne découragea nullement Jarry qui entreprit de réunir un an plus tard (il établit le plan de<br />

Siloques « dans les derniers jours de 1905, ou au début de 1906 6 ») « tout ce qu’il avait publié dans<br />

diverses revues 7 ».<br />

Notons que les projets de publication répondent de plus en plus, au cours de la vie de Jarry,<br />

aux « besoins d’argent qui se font de plus en plus impérieux », « à partir de 1902 8 », Jarry vivant<br />

dans une pauvreté grandissante. Ainsi, après « [a]voir perdu tout espoir de vivre de ses chroniques<br />

et de ses spéculations dans la presse littéraire, Jarry a cru qu’il pourrait faire à nouveau carrière<br />

grâce à son « théâtre mirlitonesque » 9 ».<br />

1<br />

Henri Bordillon, Gestes et opinions d’Alfred Jarry écrivain, Laval, Siloé, 1986, p 84-85.<br />

2<br />

François Caradec, « Alfred Jarry, témoin de son temps », op. cit., p. 166.<br />

3<br />

Ibid.<br />

4<br />

Voir Alfred Jarry, Siloques, Superloques, Soliloques et Interloques de Pataphysique, édition présentée par<br />

Patrick Besnier, Le Castor Astral, 1992, p. 9.<br />

5<br />

OC III, p. 595.<br />

6 OC II, p. 789.<br />

7 Ibid.<br />

8 L’Etoile-Absinthe, 5-6 ème tournée, Rennes, Société des amis d’Alfred Jarry, juin 1980, p. 5.<br />

9 François Caradec, À la recherche de Alfred Jarry, op. cit., p. 121.<br />

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