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La Psychologie de l’amour de Danville mais également, par exemple, de Etat actuel de nos connaissances<br />

sur l’origine de l’homme de Haeckel).<br />

Il procède de la même manière lorsqu’il rend compte d’ouvrages littéraires (comme L’Enfant<br />

d’Austerlitz de Paul Adam), ainsi que nous allons le montrer synthétiquement (puisque tout l’objet<br />

de notre édition critique et commentée est, en partie du moins, de faire affleurer ce fait de façon<br />

circonstanciée).<br />

Aussi cette singulière pratique ne fait-elle pas sens en soi par rapport aux ouvrages marginaux<br />

mais relève-t-elle davantage de la systématisation d’une geste critique par quoi Jarry en pratiquant<br />

assidûment l’intertextualité silencieuse proclame la défaite de toute critique.<br />

4. 5. 1. Différence(s) entre citation et commentaire ?<br />

Jarry pratique bien évidemment, comme le veut l’usage, avec constance, la citation, au cours<br />

de ses nombreux comptes rendus. Et qu’il cite une seule phrase dans tout son commentaire 1 ou<br />

des paragraphes, comme avec celui du livre de Danville, l’auteur de Messaline choisit toujours avec<br />

soin ses citations, quel que soit du reste le type d’ouvrage dont il rend compte : elles doivent<br />

constituer un moment clé du livre.<br />

Ainsi, il cite, par exemple, un des passages les plus frappants de L’Enfant d’Austerlitz, celui qui<br />

donne son titre à l’ouvrage. Omer Héricourt est un « enfant conçu dans la gloire d’Austerlitz,<br />

quand sa mère eut rejoint le vainqueur aux bivouacs de Moravie », écrit Jarry. Or, Paul Adam fait<br />

parler ainsi son personnage principal : « je suis un enfant conçu dans la gloire d’Austerlitz, quand<br />

ma mère eut rejoint le vainqueur aux bivouacs de Moravie ? Je suis l’enfant d’Austerlitz 2 ».<br />

Et le plus souvent, Jarry cite fidèlement 3 , les très légers changements qu’il opère étant<br />

nécessaires pour qui veut se passer des [...].<br />

Mais qu’en est-il du commentaire qui semble faire bloc entre les citations 4 ? En effet, Jarry,<br />

quand il rend compte notamment d’ouvrages scientifiques, peut, apparemment, multiplier ses<br />

commentaires, érudits et personnels, qui ont tous trait au sens de l’ouvrage. Il les entrecoupe de<br />

1 C’est le cas avec son compte rendu de l’Education Supérieure des Femmes de Mgr Spalding (Bloud &<br />

Cie, Questions Philosophiques, 1911, 63 pages).<br />

2 Paul Adam, Le temps de la vie ; L’enfant d’Austerlitz, P. Ollendorff, 1902, p. 534.<br />

3 De même, quand il cite L’Esthétique de la rue, Jarry parle des rubans multicolores « qui font des<br />

arbres, si l’on peut dire, des saules rieurs ». Chez Gustave Kahn, il s’agit des « longs rubans de<br />

couleur qui en font si l’on peut dire, des saules rieurs » (Kahn, L’Esthétique de la rue, E. Fasquelle,<br />

1901, p. 286).<br />

4 Jarry : « une idée féconde s’éveille dans la conscience de l’enfant : mourir, n’est-ce pas l’aveu de<br />

la défaite ? » Adam : « Omer se posait néanmoins une question. Mourir, n’était-ce pas l’aveu de la<br />

défaite ? » (Paul Adam, op. cit., p. 19).<br />

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