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d’être un de ceux qui écrivaient assez mal en un siècle où tout le monde<br />

savait écrire. Il parlait, parce qu’il ne pouvait faire autrement, la langue dudit<br />

siècle, ce qui a fait C illusion à des personnes. Laissons à ce traducteur<br />

primitif un mérite provisoire : il est assez bon pour l’innocence des petits<br />

enfants 29 .<br />

Il s’ensuit que les grandes personnes ont tous les droits de s’exaspérer à ses<br />

lacunes : ainsi que la reine Almanakh change ses amants en animaux<br />

comme une simple Circé 30 , sans motifs 31 , c’est peut-être très moral, mais cela<br />

ne se comprend pas bien. Mardrus, sans autre clé que d’être littéral 32D , ouvre<br />

l’énigme : « Jeune homme épuisé, dit la reine, deviens un âne puissant ! 33 »<br />

Dans cet ordre d’idées plus... humaines, plusieurs contes brefs sont des<br />

merveilles : celui des « Trois Souhaits 34 », prototype du fabliau du Miracle de<br />

saint Martin 35 et de la charcuterie E de Perrault ; la désopilante histoire du<br />

« Jeune Garçon et [du] Masseur du hammam 36 », dont nous connaissions<br />

une variante en grec, postérieure au manuscrit traduit par Mardrus, et où le<br />

loutrarios 37 s’ébahit également que le jeune homme cru inoffensif 38 se révèle<br />

« tel un cheval 39 » après qu’il lui a confié, lui loutrarios F , sa femme 40 .<br />

« Toutes ces histoires, dit le sultan Schahriar, sont infiniment morales 41 . »<br />

Qu’on ne se scandalise point : il a assurément raison. Schahrazade faisait<br />

fort sagement de ne point priver de les entendre la petite Doniazade, car<br />

« toutes choses sont propres et pures aux âmes propres et pures », et peut-<br />

être même n’y a-t-il de morales que les histoires qui traitent « des choses<br />

situées au-dessous de la taille 42 ».<br />

Ce compte rendu paraît dans La Revue blanche du 1 er octobre 1901 (tome XXVI, n° 200), sous la<br />

rubrique « Chronique de la littérature : Les Nuits », p. 230-231. Dans le même numéro paraissent<br />

les chroniques « La mobilisation des touristes » et « L’adjuvant Fournaux ».<br />

Voici le relevé des variantes présentes sur le manuscrit de ce texte qui figure sur les feuillets 14 à<br />

18 de la liasse « Critique littéraire » du fonds Doucet :<br />

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