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postérité, comme nous, le verra à travers Rembrandt, Rubens, Jordaens, Teniers, Ruysdael… j’en<br />

passe ; c’est qu’il est né de l’œuvre de ces peintres, et que l’art ne naît pas de l’art 1 ».<br />

En 1901, dans La Plume, Edmond Pilon remarque au sujet du Cœur des Pauvres : « Nous ne<br />

pouvons, sur cet artiste subtil et coloriste qu’est Eugène Demolder que répéter ce que nous<br />

disions à propos des Patins de la Reine de Hollande et de la Route d’Émeraude : Demolder peint à la<br />

manière des vieux maîtres de Flandre. Il en a le ton coloré et le trait hardi 2 ».<br />

La même année, B.-H. Gausseron, dans son compte rendu de La Route d’émeraude paru dans<br />

la Revue universelle, écrit : « Ce roman de la vie d’un artiste est artistiquement composé et<br />

artistiquement écrit. 3 »<br />

En 1902, Tristan Klingsor note au sujet de Trois Contemporains dans La Plume : « […] écrivain<br />

visionnaire qui sait évoquer toutes les couleurs par les mots […] 4 ».<br />

Une formule résume particulièrement bien cette uniformisation de l’appréciation critique en<br />

ce qui concerne Demolder laquelle, comme on vient de le voir, n’évolue nullement au fil de la<br />

chronologie. Elle est de Rachilde. Celle-ci qualifie l’auteur de La Route d’émeraude de « bon peintre<br />

moderne 5 » dans Le Mercure de France d’octobre 1899, suggérant ainsi en cette seule formule<br />

combien, pour ses contemporains, Demolder est d’abord et avant tout un écrivain atteignant au<br />

pittoresque par le biais de la fraîcheur du coup de pinceau que lui permet la langue, au travers du<br />

choix savant du vocabulaire mais aussi de très nombreuses références religieuses augmentées du<br />

souci constant de dresser un cadre – au moyen de la narration – renvoyant au découpage opéré<br />

dans les œuvres picturales quant aux habituels sujets traités notamment par la peinture flamande,<br />

l’œuvre de Demolder renvoyant à « [t]ous les primitifs flamands ou rhénans [qui] ont toujours<br />

[…] illustré leurs villes natales de scènes tirées de l’Évangile et des Saintes Écritures », comme<br />

l’écrit Gustave Kahn dans La Revue blanche en 1899 au sujet de La Mort aux berceaux 6 .<br />

Ainsi que le remarque Benjamin Mather Woodbridge, au travers d’un titre de chapitre déjà<br />

en soi parlant : « Un Peintre romancier Eugène Demolder », « [Demolder] a voulu moderniser, à<br />

son tour, les sujets auxquels les vieux peintres néerlandais avaient déjà donné la couleur de leur<br />

temps pour les renouveler. Il a tant contemplé leurs tableaux bibliques que ceux-ci sont devenus,<br />

à ses yeux épris de couleurs, plus véritables sur la toile que dans les Écritures 7 ».<br />

5. Roman paru en 1899.<br />

1 La Revue blanche, tome 21, janvier-avril 1900, p. 397-398.<br />

2 La Plume, n° 281-304 bis, année 1901, p. 416.<br />

3 Revue universelle, Librairie Larousse, 1901, p. 136.<br />

4 La Plume, n° 305-316, janvier-juin 1902, p. 764.<br />

5 Le Mercure de France, n° 118-120, tome XXXII, octobre-décembre 1899, p. 217.<br />

6 La Revue blanche, tome XIX, op. cit.<br />

7 Benjamin Mather Woodbridge, op. cit., p. 153.<br />

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