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« étudie »), le justifiant amplement par le seul terme « scrupuleusement » et montrant que l’auteur<br />

est parvenu à se hisser à hauteur de son propre horizon d’attente en ce qui concerne l’écriture de<br />

cet ouvrage, l’auteur du Surmâle ne donnant nullement, pas plus qu’il ne le fera tout au long de<br />

son compte rendu, voix à l’œuvre de Demolder telle qu’elle est ordinairement vantée au sein des<br />

petites revues et telle qu’elle sera vantée par Rambosson, c’est-à-dire en tant que fruit du travail<br />

d’un peintre de la langue parvenant à mettre à profit les qualités singulières propres à son style<br />

pour évoquer le monde pictural avec lequel ses romans tissent des liens insécables, de par leur<br />

univers et la palette éminemment colorée de la langue qu’ils véhiculent.<br />

Yvanhoé Rambosson synthétisera ainsi dans son compte rendu de Trois contemporains le rendu<br />

de l’écriture de Demolder : « On ne saurait décrire dans un style plus grassement coloré, plus<br />

pittoresque, plus peintre en un mot […] 1 », écrivant ailleurs dans sa biliographie au sujet de l’étude<br />

consacrée à Rops : « […] les lignes que lui dédie M. Demolder cernent sa physionomie comme un<br />

trait de dessinateur […] 2 ».<br />

Rambosson ne fait là que rejoindre en tout point (ce qui était déjà alors une récurrence<br />

remarquable véhiculée au sein des petites revues par la critique littéraire en ce qui concerne<br />

l’auteur de L’Agonie d’Albion) Rachilde qui proclame dans son compte rendu du roman La Route<br />

d’émeraude dans Le Mercure de France d’octobre 1899 que Demolder est un « peintre moderne 3 » – et<br />

qu’en tant qu’ « écrivain » il a « voul[u] peindre davantage 4 », son « livre » devenant aux yeux de<br />

Rachilde presque un « album 5 » – par la seule utilisation qu’il fait du langage.<br />

Voir au sujet de son œuvre plastique cette fois les caricatures qu’il ajoute à son pamphlet<br />

L’Agonie d’Albion dont Jarry rend compte : Benjamin Mather Woodbridge confirme qu’elles sont<br />

de sa main 6 .<br />

6. Henri de Braekeleer (1840-1888), peintre belge dont l’œuvre se résume majoritairement à des<br />

scènes intimes et des intérieurs sur des toiles de petites dimensions.<br />

Yvanhoé Rambosson écrira également dans sa bibliographie : « Ce dont il faut<br />

particulièrement louer M. Demolder, c’est d’avoir jeté un grand rayon lumineux sur le nom d’un<br />

admirable peintre, Henri de Brakeleer, inconnu ici […] 1 ».<br />

1<br />

Id., p. 530.<br />

2<br />

Ibid.<br />

3<br />

Le Mercure de France, n° 118-120, tome XXXII, octobre-décembre 1899, p. 219.<br />

4<br />

Id., p. 220.<br />

5<br />

Ibid.<br />

6<br />

Voir Benjamin Mather Woodbridge, « Un Peintre romancier Eugène Demolder », Le roman belge<br />

contemporain, cinq romanciers flamands : Charles de Coster, Camille Lemonnier, Georges Eekhoud, Eugène<br />

Demolder, Georges Virrès, préface de Maurice Wilmotte, Bruxelles, La renaissance du livre, 1930, p.<br />

156.<br />

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