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développement du Mercure » et dont le « comportement tranchait avantageusement avec la<br />

fantaisie qui préside souvent à la gestion des jeunes revues littéraires 1 ». Vallette assura ainsi « la<br />

sagesse d’une entreprise que l’enthousiasme ou l’insouciance de quelques-uns eussent sans doute<br />

conduite à sa perte 2 ».<br />

Gourmont lui-même, « dans le Deuxième livre des Masques et dans la 4° série des Promenades<br />

littéraires, évoque l’homme et l’écrivain. Sur ce dernier point, il présente avec délicatesse une<br />

analyse, tout ensemble sympathique et réservée, de l’unique roman de Vallette, Le Vierge. 3 » Jarry<br />

s’inscrira dans ce même élan d’hommage initié par Gourmont concernant Vallette en mettant<br />

également en avant ses talents d’écrivain, dans Albert Samain, talents qu’il a pourtant délaissés<br />

pour mener à bien l’entreprise éditoriale du Mercure de France, s’y vouant totalement. Il s’agit,<br />

semble-t-il, pour Gourmont, comme à sa suite pour Jarry, de séduire Vallette en adoptant<br />

l’attitude louangeuse inverse de celle ordinairement attendue : prendre le contre-pied dans la<br />

louange (ce qui, en un certain sens, est le propre de la séduction).<br />

Remarquons ainsi que Jarry lui-même, a posteriori, mettra en avant l’importance de Vallette en<br />

ce qui concerne Le Mercure de France, dans Albert Samain, et ce doublement puisqu’en évoquant Le<br />

Scapin il parlera implicitement du Mercure de France et de Vallette, les reliant ainsi indéfectiblement,<br />

puisque celui-ci fut « le secrétaire de rédaction 4 » de cette revue : « [d]u Scapin comme de toutes les<br />

minces revues qui s’évanouirent, sans doute parce qu’elles ne suffisaient plus, en dimension, à<br />

contenir l’expansion de talents grandissants, l’on revoit, en 1890, les meilleurs unis en une<br />

phalange qui devait rester cette fois définitive. 5 »<br />

Jarry met implicitement en avant la « première réussite de Vallette » qui est d’abord d’avoir<br />

voulu « rassembler des efforts éparpillés à travers quelques revues dont la vitalité avait décliné et<br />

qui disparurent dans les dernières années de la décennie 1880 6 » ; c’est pour cette raison, peut-on<br />

penser, que Vallette ne s’offusqua nullement « devant la diversité d’expression de ses<br />

collaborateurs et ne voulut […] donner d’abord » au Mercure de France « que le nom de recueil,<br />

plutôt que celui de revue 7 » et si Le Mercure de France finit aux yeux de Vallette par devenir une<br />

véritable revue, notamment par le biais de « la Revue du mois », il faut remarquer que Vallette ne<br />

1<br />

LEROY BERTRAND-SABIANI, p. 131.<br />

2<br />

Louis Forestier, op. cit.<br />

3<br />

Ibid.<br />

4<br />

LEROY BERTRAND-SABIANI, op. cit.<br />

5<br />

OC III, p. 534.<br />

6<br />

Louis Forestier, op. cit., p. 5.<br />

7 Ibid.<br />

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