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prodigieuse, les personnes qui l’ont le mieux connu comme Rachilde revenant parfois dans leurs<br />

écrits sur cette particularité qui était la sienne.<br />

Et du reste, lorsqu’il s’agit pour l’auteur du Surmâle de recopier précisément une citation,<br />

signalée au moyen des guillemets habituels, le plus souvent, de minimes erreurs dans le fait de<br />

recopier, en lien généralement avec la ponctuation, sont présentes, comme le montre notre<br />

édition critique et commentée ; ainsi peut-on aller jusqu’à dire que Jarry cite avec autant de<br />

précision le texte source, que sa citation soit dissimulée ou non (la majeure partie de son apparent<br />

commentaire étant en fait un montage de citations dissimulées) : ce fait tend à prouver que Jarry<br />

recopie bien le texte qu’il a sous les yeux et qu’il présente comme un commentaire de son fait, et<br />

ne le cite pas de mémoire ; ou alors il faudrait en conclure qu’il cite également de mémoire les<br />

passages qu’il reconnaît comme étant des citations au sein de son compte rendu, ce qui paraît<br />

bien évidemment impossible – ne serait-ce que parce qu’il ne ferait pas uniquement confiance en<br />

sa mémoire, même exceptionnelle, étant donné les modalités publiques suivant lesquelles son<br />

discours critique se déploie, et possiblement non voué à l’éphémère, ses comptes rendus pouvant<br />

être cités, republiés dans des journaux, revues, ou réunis en ouvrage.<br />

Il n’était pas exceptionnel à cette époque où la critique acquiert véritablement non pas ses<br />

lettres de noblesse mais son domaine réel au sein duquel puissent œuvrer, professionnellement<br />

parlant, et d’inépuisable façon – les lecteurs ayant toujours davantage besoin d’être guidés, du fait<br />

de la démocratisation galopante –, ses représentants qui ont pour nom « critique », de voir<br />

paraître des volumes uniquement constitués de discours critiques initialement publiés en revue ou<br />

dans la presse, opportunité découlant il est vrai le plus souvent de la notoriété du nom du<br />

critique, ce qui aurait été du reste, bien évidemment, si cette opportunité s’était présentée à Jarry,<br />

le fait de sa propre volonté (sauf initiative posthume d’un ami, parent ou éditeur, comme ce fut le<br />

cas pour Sarcey), si de relativement étendues possibilités éditoriales lui avaient été offertes, ce qui<br />

n’était, comme on le sait, nullement le cas.<br />

Mais, si cela avait été le cas, Jarry aurait-il souhaité voir ses comptes rendus réunis en<br />

volume ? Comme nous l’avons vu, rien ne nous permet de l’affirmer, car rien dans sa<br />

correspondance notamment ne nous permet d’indiquer que Jarry a émis, un jour ou l’autre, le<br />

souhait de voir réunis ces textes périssables (du fait de leur support de publication) en volume, à<br />

l’opposé de ses chroniques qu’il voulait voir publiées dans leur totalité chez Fasquelle sous<br />

l’appellation La Chandelle verte, lumières sur les choses de ce temps, et qu’il considérait ainsi, a contrario de<br />

ses comptes rendus qu’il percevait peut-être davantage comme le fruit d’un travail alimentaire,<br />

devoir être sauvées toutes (après avoir effectué un difficile et très resserré choix parmi celles-ci<br />

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