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Jarry dédicace à Schwob Ubu Roi sous une formulation plus sobre, mais emphatique en<br />

creux, de par la redondance qu’elle instaure, du fait de la formulation « [c]e livre » : « Ce livre / est<br />

dédié / à / Marcel Schwob 1 ».<br />

Cette dédicace est sans doute due au fait que Schwob fut le premier à l’avoir publié, alors<br />

qu’il était étudiant, dans L’Écho de Paris ; Jarry reviendra sur cet accueil dans Albert Samain<br />

(souvenirs) : « nous-mêmes, à L’Écho, fûmes accueilli par Marcel Schwob […] 2 ».<br />

À L’Écho de Paris, « Schwob est [en effet] appelé en mai 1891 à la co-direction d’un Supplément<br />

littéraire et illustré aux côtés de Catulle Mendès, écrivain et journaliste tout-puissant à la rédaction<br />

du journal. À vingt-quatre ans, Schwob gagne là une influence notable dans la vie littéraire : cette<br />

promotion lui attire de nombreuses lettres de recommandation pour de jeunes littérateurs qui<br />

cherchent à obtenir ses faveurs. […] En septembre 1892, L’Écho de Paris crée un concours<br />

mensuel qui attribue un prix de poésie et trois prix de prose. 3 »<br />

L’autre raison de cette dédicace tient à l’intérêt que portait Schwob à Ubu Roi, ce dont<br />

témoigne le rire de celui-ci lors de la lecture que fait Jarry de ce « drame » non pas dans le salon<br />

de Schwob comme cela est indiqué dans l’édition Pléiade 4 mais dans les locaux du Mercure de<br />

France, lors d’un « mardi » de Rachilde, puisque Rachilde, Vallette, Herold etc. étaient également<br />

présents, comme en témoigne la lettre de Jean de Tinan adressée à Jarry du 3 juillet 1896 5 et<br />

surtout sa « Chronique du règne de Félix Faure » du 24 juin 1896 insérée dans le second numéro<br />

du Centaure 6 .<br />

— Apologie du Même.<br />

Si Jarry peut évoquer Schwob de façon indirecte, lui dédicaçant sa chronique « Faits divers »,<br />

au travers du pseudonyme Loyson-Bridet 7 utilisé par Schwob pour la publication de ses Mœurs des<br />

diurnales portant de façon acide sur le journalisme, il l’évoque le plus souvent de façon directe,<br />

1<br />

OC I, p. 349.<br />

2<br />

OC III, p. 532. Voir aussi la lettre de Jarry à Édouard Julia du 6 mai 1893 (OC I, p. 1306),<br />

BESNIER, p. 100-102 et Julien Schuh, « Alfred Jarry à l’assaut du mouvement symboliste »,<br />

Histoires littéraires, n° 28, Paris / Tusson, Histoires littéraires / Du Lérot, octobre-décembre 2006,<br />

p. 7-24.<br />

3<br />

Bruno Fabre, « Marcel Schwob et les écrivains de son temps », Marcel Schwob, Europe, mai 2006,<br />

p. 71.<br />

4<br />

Voir OC II, p. 971.<br />

5<br />

Voir Noël Arnaud, Alfred Jarry, d’Ubu roi au docteur Faustroll, La Table ronde, 1974, p. 218.<br />

6<br />

Voir Jean de Tinan, Œuvres complètes, édition d’Hubert Juin, 10/18, 1980, p. 395 et BESNIER, p.<br />

241.<br />

7 Voir OC II, p. 517.<br />

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